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L’Algérie a peur des FAR (17)

© D.R

Hier, j’ai tenu à vous parler de deux batailles livrées par l’armée marocaine contre les séparatistes du polisario, toujours soutenus par les blindés et les forces antiaériennes algériennes. Il s’agit des batailles de Bir Anzarane et Gueltat Zemmour. Bien sûr, il y en avait plusieurs autres. C’est le cas par exemple quand des milliers de mercenaires du polisario ont attaqué la localité de Lamsayade, en septembre 1983. Après plusieurs jours de combats acharnés, ce sont finalement les Forces Armées Royales qui ont remporté la bataille. L’ennemi a essuyé une défaite historique. Des dizaines de morts et plusieurs chars algériens très sophistiqués ont été abandonnés sur le sol marocain. Lors de notre détention, le polisario obligeait régulièrement les soldats et les officiers marocains à insulter, sur l’antenne de leur radio, l’armée marocaine et la personne du Roi. Il les obligeait également à lancer des appels aux soldats marocains pour qu’ils désertent ou se soulèvent contre leur hiérarchie. Eh bien, plusieurs prisonniers marocains ont carrément refusé d’insulter leur pays et leur Roi. Ils ont bien évidemment été sauvagement torturés. Les prisonniers réfractaires sont battus, par plusieurs gardiens, et pendant de longues heures avec des gourdins sur tout leur corps. Par la suite, ils sont jetés dehors, sous un soleil de plomb. L’un de ceux qui ont refusé d’insulter le Roi a été libéré en même temps que moi, le 1er septembre dernier. Mohamed Tabet a été tellement battu que le jour de sa torture, il a perdu toutes ses dents. Un autre prisonnier est allé beaucoup loin. Les polisariens l’ont convoqué pour l’enregistrement d’un témoignage forcé. Il s’agissait évidemment d’insulter le Roi et l’armée marocaine. Hamid Lebban a lancé une série d’injures contre le président algérien de l’époque, Houari Boumediene. Vous vous en doutez certainement, Lebban a été farouchement puni. J’ai une autre anecdote à vous raconter. Elle prouve à quel point les prisonniers marocains n’ont jamais perdu leur amour en leur pays. Ça s’est passé dans le village de Lekhal à environ 500 km au sud de la ville de Tindouf. Les prisonniers marocains y étaient utilisés pour la récolte du Semmar (ou Sbat en hassania). C’est une plante qui sert, entre autres, à fabriquer des paillassons. L’essentiel est que deux prisonniers marocains, des soldats originaires de la ville de Khémisset, ont décidé de s’enfuir. Chacun d’eux a pris sa faucille et ils ont pris en otage les deux gardiens chargés de la surveillance des prisonniers. Nos deux courageux prisonniers ont ligoté les gardiens et se sont emparés de leurs armes. Mauvaise surprise: ces armes n’étaient pas chargées. Ils ont beau chercher, mais ils n’ont pas trouvé de munitions. La tentative d’évasion a échoué. Mais les prisonniers marocains tenaient absolument à faire un exploit. Ils ont donc menacé les gardiens avec les faucilles et les ont obligés à crier la phrase suivante: « Nous sommes tous des Marocains, Vive Hassan II ». Pendant toute la durée de leur prise en otage, les gardiens ont commencé à hurler cette phrase de peur que les deux prisonniers marocains ne les éventrent avec leurs faucilles. Quelques heures plus tard, d’autres polisariens sont venus et nos deux héros ont été arrêtés. Ils s’appellent Boumaâjoune Abderrahmane, enlevé en 1981 dans la bataille de Bir Anzarane et Jilali Benabdelkader, séquestré en janvier 1978. Ce dernier a été relâché, mais le premier est toujours en détention. A cause de leur acte, ils ont été sévèrement punis. Pendant deux années entières, les deux prisonniers devaient courir sans s’arrêter de l’aube jusqu’à 11 heures du soir. Ils tournaient en rond, toujours dans le même endroit, à tel point que les traces de leur course sont restées gravées sur le sol. Un grand cercle par terre de plusieurs centimètres témoigne de cette punition. Par ailleurs, je souhaite rendre un hommage aux trois médecins qui étaient détenus avec nous. Il s’agit de Benmansour Azzedine, Asefsa Mohamed et Khmamouch Mohamed. Eux-aussi participaient à toutes les corvées lors des punitions collectives générales. Le soir, quand nous rentrions des chantiers, nous étions tous totalement épuisés. Mais nos trois médecins ne se reposaient jamais car ils faisaient une tournée dans le camp pour vérifier l’état de santé des prisonniers. Certains étaient gravement blessés, d’autres souffraient énormément. Les médecins militaires marocains étaient toujours là pour nous porter secours. Tout ceci pour vous dire que l’armée marocaine est composée d’hommes courageux. Nos FAR font peur au polisario. Quand j’étais en détention, des gardiens pro-marocains m’ont expliqué que les forces du polisario craignent énormément les nôtres. Ils ne pouvaient livrer une bataille que s’ils sont sûrs d’avoir un très grand avantage numérique, au moins 10 polisariens pour un Marocain. Même les Algériens ont une peur bleue de nos soldats. Ce ne sont pas des paroles en l’air. Nous avons eu l’occasion d’en discuter avec les chauffeurs algériens des camions qui acheminaient l’aide humanitaire du port d’Alger vers Tindouf. Ils nous ont assurés que l’armée marocaine est très redoutée par les militaires algériens. Les nôtres étaient capables d’envahir Tindouf, nous libérer et retourner ensuite vers le Maroc, sans aucun problème. A plusieurs reprises, les militaires marocains ont poursuivi les mercenaires du polisario jusque dans le territoire algérien sans rencontrer aucune résistance devant eux. Comme en 1963, rapidement des ordres venaient de Rabat pour les sommer de rebrousser chemin. En fait, le Maroc ne voulait pas envenimer les choses, mais plusieurs officiers supérieurs étaient partants pour envahir carrément Tindouf. Les Algériens savent très bien cela. C’est aussi la raison pour laquelle ils aident militairement le polisario. Dans toutes les batailles contre l’armée marocaine, les polisariens avancent les premiers, puis ils sont suivis par les troupes algériennes. Malgré les pertes en vies humaines et les prisonniers, l’armée marocaine est très forte. En fait, le polisario faisait de la guerilla. Il frappait et s’enfuyait. Bon nombre de pays ont été carrément esquintés par ce type de guerre. C’est le cas de l’URSS en Afghanistan ou même des Etats-Unis au Vietnam. L’Algérie, la Libye, la Syrie et d’autres pays ont aidé militairement le polisario. En vain. Personne n’a pu faire reculer l’armée marocaine. En plus, le Maroc n’a déploré que 2000 ou 2500 prisonniers lors de ces trente ans de conflit environ. Si le Sahara était défendu par une armée aussi puissante que celle de l’ex-URSS, je suis sûr que le polisario y serait installé depuis longtemps. Aujourd’hui, le Maroc doit insister pour que les criminels du polisario soient traduits devant les tribunaux internationaux pour crimes contre l’humanité. Je suis consterné de voir qu’un criminel, comme Oueld Khaddad, se balade tranquillement dans les capitales du monde entier. Il était directeur de la sécurité militaire entre 1989 et 1992. Ouel Khaddad, actuellement coordinateur du polisaro avec la Minurso, a donné l’ordre d’exécuter plusieurs prisonniers marocains, notamment mon ami Tabia Brahim dont je vous ai déjà parlé. Autre criminel, Mohamed Lamine Ouel Deddi. Lui aussi était directeur de la sécurité militaire de 1994 à 1996. La liste des bouchers du polisario est longue. Il y a des preuves irréfutables qu’une véritable extermination a eu lieu dans les geôles du polisario. Il faut que le Maroc fasse pression pour qu’une commission d’enquête se déplace à Tindouf pour vérifier toutes ces preuves. Un cimetière de 45 marocains existe et les enquêtrices de France-Libertés l’ont pris en photo. Les responsables du CICR ont également beaucoup de choses à dire. Un médecin suisse et plusieurs autres militants d’ONG nous ont proposés de témoigner pour nous. Il y a aussi le témoignage des centaines de prisonniers marocains. Je ne comprends pas pourquoi le Maroc ne fait rien dans ce dossier. Je ne suis pas juriste mais je suis sûr qu’il n’est pas difficile que les criminels du polisario paient pour ce qu’ils ont fait. Aujourd’hui, l’étau s’est resserré sur le polisario. Je pense que tous les prisonniers marocains vont finir par être relâchés. Même si tout le monde est relâché, il ne faut s’estimer heureux. Le Maroc doit entamer une procédure judiciaire contre les criminels du polisario. C’est le moins qu’il puisse faire pour rendre hommage aux prisonniers.

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