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Le crédit à la consommation se développe rapidement

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Les potentialités de développement du crédit à la consommation demeurent importantes. Cependant, seules les sociétés qui ont la capacité de s’adapter au nouvel environnement, marqué par une concurrence croissante et un cadre réglementaire de plus en plus contraignant, peuvent tirer leur épingle du jeu. En effet, après des années de forte croissance marquées par une course effrénée au volume au détriment de la qualité des encours, le secteur marocain du crédit à la consommation a commencé à montrer de sérieux signes d’essoufflement dès la fin des années 90, suite notamment à l’instauration du TEG, en réaction au surendettement des ménages, et à l’établissement plus récent des nouvelles règles de classification et de provisionnement. Depuis l’année 2000, avec l’accélération de l’érosion des marges dans un contexte de tendance baissière des taux, conjuguée à l’impératif d’assainissement des portefeuilles et au relèvement substantiel du taux de provisionnement, les sociétés de crédit à la consommation ont vu leurs résultats régresser de manière significative. « Autant d’arguments lourds en faveur d’un mouvement de concentration surtout sur un marché formé d’une trentaine de sociétés dont l’essentiel est représenté par de petites structures, avec moins de 2% de part de marché », estime Meriem Bellahbib, directeur de la Recherche de Wafa Bourse dans l’édition annuelle « Bilan&Perspectives ». La course à la taille critique et / ou l’adossement à des groupes bancaires a été déjà enclenchée avec le rachat d’Eqdom par la Société Générale et sa fusion avec Sogécrédit. Mouvement auquel ne peuvent logiquement se soustraire à terme d’autres opérateurs.Durant les deux années écoulées, la production du secteur du crédit à la consommation a connu une progression d’à peine un peu plus de 4% en moyenne pour atteindre 9,1 MdDH en 2002 portant l’encours global à 19,2MdDH. « Cette évolution timide tient, d’une part, à une prudence accrue dans l’octroi de crédit face à la baisse des marges combinée à la montée du risque, d’autre part, à la concurrence exercée par les banques à des conditions très compétitives », est-il mentionné. La réglementation des sociétés de financement a franchi un cap crucial à l’occasion de la publication de la circulaire n° 19 de BAM relative aux normes de classification et provisionnement des créances en difficulté. Cette circulaire, tant attendue, définit clairement les normes de classification, tout en incitant le secteur à y adhérer au plus tard à la fin du premier semestre 2003 avec un différé allant jusqu’à fin 2004 pour leur couverture en provisions. « Au registre des outils d’aide à la maîtrise du risque, les dispositifs internes propres aux sociétés de financement ont été renforcés par deux nouveaux systèmes d’aide à l’appréciation du risque (SAAR), auxquels adhèrent déjà plusieurs opérateurs du secteur », précise le bilan Wafa Bourse. Le premier outil consiste en une centrale de risque et regroupe l’ensemble des membres de l’APSF. Ce système permet aussi bien d’apprécier le risque en amont, que d’orienter les actions de recouvrement en aval. Mis en place par BAM, le second outil permet d’échanger les données relatives aux niveaux d’engagement des clients en vue d’éviter leur surendettement et de réduire ainsi leur probabilité de défaillance.

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