Le Maroc poursuit les réformes

S’il est un domaine où le Maroc a pu devancer les profondes mutations, opérées à l’échelle internationale, c’est celui de la logistique et des transports. Les modes de distribution sont, aujourd’hui, livrés au seul règne de la concurrence. L’État a décidé de lâcher son emprise sur le secteur. Les transports et la grande distribution attirent des acteurs divers et variés. Les défis sont énormes. Le Maroc est à quelques encablures d’un marché de plus de 450 millions de consommateurs et une grande partie de la production des entreprises marocaines et filiales des grands groupes internationaux est destinée à ce marché.
Le Maroc est en phase de devenir une nouvelle plaque tournante en matière de logistique internationale. Le port de Tanger-Med fera du pays un carrefour et un passage obligé pour les flux de commerce international. Pour accompagner cette évolution, les transports maritimes sont libéralisés depuis longtemps. Pour le rail, l’ONCF s’est donné un objectif symbolique: 10 millions de tonnes de fret en 2010. Pour y arriver, deux grands chantiers ont été engagés, la liaison Taourirt-Nador dans l’Oriental et la voie ferrée qui relie le nouveau port de Tanger au réseau national.  Le ciel se libéralise progressivement. Le Maroc vient de finaliser les accords d’Open Sky avec les pays de l’Union européenne. L’ONDA a engagé un vaste chantier de modernisation des installations et des équipements. La libéralisation du transport de marchandises sur les routes du Maroc a été largement entamée.
Une ambitieuse réforme est engagée pour moderniser le secteur du transport routier. Le domaine a été libéralisé et un programme d’appui à la mise à niveau du secteur est lancé. En parallèle, le réseau routier et autoroutier est en train de s’étoffer.
Pour un pays dont l’atout principal est d’être lié à la situation géographique, la logistique et les transports devraient permettre de réduire les coûts de transaction et améliorer l’efficacité des échanges internationaux. Car pour le moment «les coûts logistiques totaux représentent au minimum 25% de la valeur ajoutée créée au Maroc, mais ils peuvent atteindre 60%», estiment les experts. En somme, le marché de la distribution au Maroc s’est développé d’une manière soutenue  et très rapide depuis les années 90. Ce développement a concerné aussi bien les rapports entre entreprises et grands consommateurs (B2C) que les relations entre les entreprises de différents secteurs (B2B) et la vente à distance (VAD). La politique engagée dans le domaine commence à donner ses fruits. Aujourd’hui, le Maroc accueille de grands investisseurs internationaux dans les domaines de sous-traitance dont l’essor est très dépendant de la logistique et du transport et de la distribution. Aussi, des aires nécessaires au développement de ces activités ont été mises en place dans le cadre du «Plan Emergence » du secteur de l’industrie. Zone franche aéroportuaire à Tanger, technopôles à Rabat, aéropôle à Casablanca et la zone spéciale de Tanger-Med, autant de projets d’infrastructure pour faire face aux besoins de plus en plus croissants des entreprises en logistique.