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Les douleurs abdominales

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«Aïe docteur, j’ai mal au ventre». Cette phrase est la plus répandue dans notre pratique médicale courante. Contre le mal de l’être humain, le médecin possède un arsenal, diagnostic d’abord puis thérapeutique lui permettant d’évaluer le type de la douleur abdominale et surtout de reconnaître sa cause et la traiter de façon étiologique.
Topographie de la douleur :
l’abdomen est schématiquement subdivisé en neuf régions : sous costale droite, siège de la pathologie de la vésicule biliaire et du foie, mais parfois de façon atypique d’irradiations de douleurs gastriques voire, rénales. Sous sternale épigastrique : siège de prédilection de la douleur ulcéreuse, exacerbée par le ramadan, mais aussi parfois des signe de souffrances cardiaques, voire colique transverse et autres. Sous costale gauche : correspondant à la localisation antérieure du côlon gauche descendant, voire de la rate, et là aussi d’une éventuelle manifestation de douleurs rénales atypiques antérieures. Sous ces trois localisations, viennent ensuite les flancs droits, souvent colon droit voire hépatomégalie, la région ombilicale, siège parfois de douleurs atroces communément appelées dans le jargon médical : un tonnerre dans un ciel serein, c’est la fameuse douleur de pancréatite aiguë surtout, car la chronique a des signes plus longs dominés par la symptomatologie ictérique, appelée carrefour biblio-pancréatique, puis le flanc gauche, siège du côlon descendant, et d’une rate parfois volumineuse notamment lors des maladies du sang et prêtant aussi confusion avec la pathologie urologique rétro-péritonéale. Sous ces trois localisations, viennent ensuite trois autres, à droite la fameuse fosse iliaque droite, douleur fébrile dans la majorité des cas, avec vomissements, transit altéré, mais surtout une défense abdominale, c’est-à-dire qu’à la palpation, pression par la main de cette région, les muscles offrent une résistance ; ce sont les signes typiques de la maladie du ventre la plus connue et la plus médiatisée : «l’appendicite»; et dont le traitement est à 100 % chirurgical malheureusement. La deuxième zone est la zone hypogastrique juste au- dessus du pubis, c’est la région de prédilection en avant du côlon descendent et rétro-péritoine, arrière de la vessie; aussi une douleur de cette zone avec palpation d’une masse mate signe le plus souvent un globe vésical témoignant d’une rétention d’urine à ce niveau. Puis, vient la dernière zone qui est la fosse iliaque gauche, en cas de douleur plus saignement anal, signe du ténesme et déclare l’existence d’une pathologie à explorer. Cette subdivision est schématique; dans la réalité du diagnostic. Les choses sont plus compliquées et c’est pour cela que la majorité des médecins sont arrivés à la conclusion suivante : on ne pourra jamais informatiser le diagnostic médical précis . En ces jours de ramadan, la douleur ulcéreuse est sous le sternum, soulagée par les repas, maximum entre 15 et 16 heures, et si elle est insupportable, il vaut mieux consulter le médecin pour un diagnostic et un traitement adapté. De façon générale, la douleur abdominale est un symptôme fréquent appartenant à bon nombre de pathologies. Elle se rencontre à tout âge et peut se manifester sous forme de crampes ou encore être progressive, intermittente, constante, lancinante, sourde, légère, intense, récurrente, aiguë, chronique, etc. Selon les circonstances, elle se manifeste à plusieurs endroits en même temps, se localise sur un point précis ou encore irradie dans une région autre que l’abdomen. Différents symptômes peuvent l’accompagner comme la nausée, les vomissements, la fièvre, la diarrhée, le ballonnement abdominal ou la difficulté à uriner.
Colique hépatique ou crise du foie:
La douleur abdominale survient généralement après le repas du soir, un repas trop riche en gras ou un festin trop copieux. On observera des antécédents familiaux dans la plupart des cas. La douleur est localisée sous les côtes inférieures et irradie en ceinture jusque dans le dos. Elle s’accompagne généralement de nausées et de vomissements. Lorsque la douleur persiste pendant plus d’une heure, que la personne a de la fièvre ou de la jaunisse ou lorsque le problème se répète, il est préférable de consulter un médecin. Il fera alors une échographie pour vérifier si des calculs sont présents dans la vésicule biliaire.
Appendicite aiguë.
Lorsqu’il y a blocage et infection de l’appendice, on parle alors d’appendicite aiguë. La douleur est progressive et augmente après 24 heures. Elle commence autour de la région ombilicale pour ensuite migrer vers le côté inférieur droit. La douleur est accompagnée de fièvre, de nausées, de vomissements, de perte d’appétit et d’entrain, et plus rarement de diarrhée. Lorsque la douleur dure, il faut consulter dans les six heures suivant le début de la douleur. Le médecin procède alors à un examen complet incluant le toucher rectal, des analyses de sang et d’urine, une échographie abdominale et un test de grossesse.
Atteintes d’ordre intestinal.
Les atteintes d’ordre intestinal peuvent provenir d’un problème congénital, d’une alimentation pauvre en fibres alimentaires, d’une hydratation faible et de la prise de certains médicaments (analgésiques, opiacés). Les atteintes se manifestent par des douleurs localisées au bas du ventre à gauche et se présentent sous forme de crampes. La constipation est une atteinte intestinale répandue. Elle est caractérisée par une douleur souvent chronique évoluant sur plusieurs jours. Accompagnée de ballonnements abdominaux et d’une sensation d’inconfort, elle est généralement soulagée par le passage des selles. La diverticulite se présente, quant à elle, sous la forme d’une douleur qui est d’abord progressive et diffuse, devenant par la suite localisée. Elle est accompagnée de fièvre, de ballonnements abdominaux et de changements dans les selles qui deviennent plus petites et déchiquetées. Parfois, il peut y avoir un arrêt des gaz et des selles après un certain temps. Dans d’autres cas, il peut même y avoir une perforation du côlon. Si les douleurs persistent plus de 24 heures, si elles s’intensifient, deviennent généralisées et constantes, s’il y a fièvre, douleurs, sang dans les selles, arrêt des gaz et des selles, vomissements fécaloïdes (selles) ou déshydratation, il faut consulter un médecin. Le médecin procédera à une radiographie de l’abdomen et à un examen physique complet incluant un toucher rectal ou vaginal.

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