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Les recettes du succès

© D.R

Y’a-t-il une recette de succès en matière d’enseignement supérieur privé ? Pour ce président d’un groupe renommé basé à Casablanca, qui propose une offre allant du primaire au supérieur dans des domaines aussi variés que le droit, la gestion et l’ingénierie, la réponse est oui : la sienne bien entendu, dont il livre volontiers les secrets, au nom de la mission de service public qui lui incombe.
En premier lieu, une prise de conscience : le premier et véritable client de tout établissement d’enseignement supérieur privé, c’est… l’entreprise, non pas l’étudiant.
C’est là, une dénonciation en règle de la relation client-fournisseur appliquée à l’enseignement. Préférez lui, on vous le conseille formellement, la notion de partenariat d’un acte pédagogique incluant étudiants, enseignants et parents. Plus de risque, à ces conditions, d’un dévoiement de la mission de service public au nom du « client-roi »…
Notre interlocuteur s’explique : «C’est par l’insertion de ses diplômés qu’une institution de formation doit faire ses preuves. Car nous sommes avant tout au service des entreprises et nous devons d’être à l’écoute de leurs besoins en matière de besoins de recrutement et de formation continue. Ce qui ne nous empêche pas de prendre des risques : ouvrir une nouvelle filière et s’apercevoir qu’elle n’est pas rentable fait partie de notre démarche entrepreneuriale. Mais lorsque nous nous aventurons, cela se fait dans la sphère pédagogique et jamais dans celle de la conquête du marché.»
L’enseignement supérieur privé, une affaire d’entrepreneurs ? Tout à fait ! La réussite passe ensuite par la dimension de la structure. En d’autres termes, il faut atteindre la taille critique pour prétendre à l’efficacité, donc au succès. Explications : «Les institutions du supérieur, tout comme celle de l’enseignement général, doivent impérativement intégrer ce paramètre-là : il faut en effet disposer de suffisamment de ressources pour mettre à la disposition des élèves les infrastructures de qualité indispensables à la réussite de tout projet pédagogique. Or le modèle subi dans notre pays, avec ses 1300 écoles primaires et secondaires privées, est celui de l’atomicité, où personne n’ose envisager évoluer vers la taille critique.
Cela se traduit généralement par le papillonnage des enseignants, dans des écoles dont aucune n’est assez solide pour leur proposer un cadre de travail digne de ce nom.» Notre interlocuteur parle en connaissance de cause: son école, qui va du primaire au secondaire, fait désormais référence à Casablanca en la matière par le nombre et la qualité des enseignants mobilisés au service d’un effectif pour le moins consistant. Et qui garantit précisément la rentabilité de l’établissement.
Autre recette du succès en matière d’enseignement privé, le fait d’intégrer le primaire, le secondaire et le supérieur dans une offre globale. Cela permet notamment de garantir la qualité des élèves admis au cycle supérieur. Explication : une école supérieure qui reçoit des bacheliers venant de la moyenne de l’enseignement public ou privé est généralement contrainte de leur consacrer beaucoup de temps et d’énergie à compenser leurs lacunes en français, en méthodologie et en communication.
Ce qui peut aller, nous dit-on, jusqu’à 25% de volume horaire gaspillé en «remédiation» aux lacunes de la formation générale, avec un surcoût forcément préjudiciable à la rentabilité de l’entreprise. Il vaut bien mieux, on s’en doute, s’investir dans des formations réellement qualifiantes. D’où la problématique du recrutement des enseignants, dans la mesure où les praticiens sont en général préférés aux théoriciens, lorsqu’il s’agit de former des cadres de terrain.
«Dans notre modèle, nous explique notre entrepreneur de référence, plus on avance dans la graduation et plus le pourcentage de praticiens augmente, jusqu’à atteindre 100% en 5e année.  Certes, tous les praticiens ne sont pas également doués pour l’enseignement : « il demeure plus facile en effet, poursuit notre interlocuteur, de former un universitaire à la pédagogie qu’un chef d’entreprise ou un consultant spécialisé, fut-il le meilleur de sa catégorie… C’est pourquoi nous avons en projet de formation en andragogie et nous organisons régulièrement des séminaires de perfectionnement.»
Dans un tout autre ordre d’idées, celui de l’accès aux études, une clé du succès semble être celle de la mise à disposition des futurs étudiants d’une formule performante de crédit-études, qui serait remboursable au-delà de la diplomation.

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