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ALM : Quels sont les grands axes du programme de développement de l’aéroport Mohammed V ?
Abdelhanine Benallou : Vous savez, l’aéroport Mohammed V constitue la première plate-forme aéroportuaire du pays, concentrant 50% du trafic passagers et mouvements d’avions, en plus de 80% du trafic fret. Desservi par 29 compagnies aériennes et relié à 55 destinations internationales, l’aéroport a traité en 2003 un volume de trafic dépassant les 3.4 millions de passagers, 47 400 mouvements d’avions et 43 700 tonnes de fret.
Compte tenu de son potentiel de croissance, l’aéroport doit évoluer vers une véritable plaque tournante «hub» du trafic aérien au niveau régional. Son activité a enregistré une progression de 88% entre 1991 et 2003, et elle est appelée à se poursuivre avec un rythme soutenu pour atteindre les 8 millions de passagers par an en 2010, suivant les prévisions du trafic aérien. Renforcer la structure hub de la première place aéroportuaire du pays et lui donner la dimension permettant de répondre aux besoins du développement attendu du trafic aérien, tel est notre objectif.
En 2003, l’aéroport a déjà été doté d’une deuxième piste d’atterrissage afin d’accroître sa capacité de traitement des flux d’avions à l’arrivée et au départ. La mise en place d’un radar d’approche, en cours actuellement, avec relèvement de la classe d’exploitation à la catégorie III, est de nature à limiter le nombre des déroutements des vols pour cause de brouillard et accroître le rythme d’écoulement des flux d’avions.
11.000 passagers transitent en moyenne journalière par la plate-forme, avec des pics atteignant les 16.000 en été. Ce rythme est appelé à s’accroître dans des proportions importantes à l’avenir, c’est pourquoi l’ONDA entreprend actuellement de doter cet aéroport d’un nouveau terminal passagers devant porter sa capacité d’accueil à 8 millions de passagers par an d’ici 2006 et à 10 millions en 2014, afin d’accompagner l’évolution attendue et répondre aux exigences de plus en plus pointues en termes de qualité, de sûreté et de sécurité.
Les travaux d’infrastructure sont déjà lancés, alors que la construction du nouvel ouvrage doit démarrer d’ici décembre prochain. Ce projet est à la mesure des ambitions nourries, dans la mesure où il a un caractère structurant pour le transport aérien dans notre pays, il doit permettre à la première plate-forme aéroportuaire nationale de récolter plus de compagnies et de lignes aériennes internationales et développer les dessertes point à point.
Qu’en est-il du fret ?
Pour développer l’activité du fret, dont le niveau reste encore en deçà du potentiel de la plate-forme, nous avons programmé également la réalisation d’une nouvelle gare de fret qui doit permettre le traitement de plus de 80.000 tonnes par an, soit deux fois le trafic réalisé en 2003, sur une emprise foncière de 30.000 m2 offrant des quais de déchargement et des espaces de stationnement.
Nous aurons ainsi, répondu aux besoins des opérateurs, aux exigences de sécurité et de dynamisation de l’activité fret, et mis en place les moyens permettant une meilleure compétitivité sur le marché.
Cette démarche est renforcée par l’introduction d’un deuxième opérateur de handling, qui doit commencer bientôt son activité, ce qui engendrera une amélioration notable de la qualité des services ainsi qu’une réduction des coûts d’escale. Un atout supplémentaire de nature à exercer un attrait sur les compagnies aériennes, pour opter pour la destination Maroc. Notre objectif demeure d’offrir les capacités d’accueil nécessaires à l’évolution du trafic aérien, en conciliant confort, qualité et sécurité des passagers.
Quel rôle sera appelé à jouer la future Technopole?
La Technopôle de l’aéroport Mohammed V est un projet qui s’inscrit dans le cadre de la volonté de l’ONDA d’ériger les aéroports en de véritables pôles de développement. Notre objectif étant de contribuer plus directement au développement économique, et à la création de nouvelles opportunités d’emplois. Le succès du projet de la Technopôle de l’aéroport Mohammed V est aujourd’hui incontestable. Ce parc abrite actuellement plus d’une quarantaine de sociétés industrielles, opérant dans des domaines d’activités divers tels que l’aéronautique, l’électronique, l’électricité, les produits pharmaceutiques, le matériel médical, la chimie du bâtiment… avec la présence de sociétés prestigieuses comme Boeing à travers la société MATISS, « EADS-Maroc Aviation », Motorola, Roche, Servier…
Ces entreprises ont permis de créer un potentiel d’emplois de plus de 3200 postes, ce qui représente un apport indéniable à la politique de résorption du chômage, sans parler des impacts positifs au niveau socio-économique sur l’ensemble de la région.
Compte tenu de son succès et de la réserve foncière encore disponible, la Technopole est appelée à se développer davantage. En plus de nouvelles unités industrielles, des projets d’hôtels y sont envisagés, avec salles de conférences, centres de congrès…
Notre ambition est qu’elle puisse évoluer en un centre d’affaires de niveau international, ce qui permettra de renforcer le développement du « hub » de l’aéroport Mohammed V.
Ces derniers mois, on assiste à l’ouverture de certaines activités aéroportuaires, comme le «Handling aux opérateurs privés. Est-ce le début d’une libéralisation générale ?
Effectivement, l’activité du Handling est libéralisée, et le deuxième opérateur devant entrer en scène sur certains aéroports est déjà choisi. Mais il ne s’agit là que d’un aspect de la politique de la libéralisation engagée par le gouvernement, et qui porte en général sur la libéralisation de l’ensemble du marché du transport aérien. L’objectif étant de développer ce secteur-clé de l’économie nationale et d’engendrer des retombées positives pour les autres secteurs, et notamment le tourisme, à travers l’introduction de la concurrence et l’amélioration conséquente des coûts et de la qualité des prestations de service.Ces orientations se traduisent déjà par d’importants changements qui sont apportées au niveau du secteur, puisqu’on assiste déjà à l’entrée en scène de nouvelles compagnies aériennes régulières et charters, avec la création de nouvelles dessertes point à point, ce qui ne manquera pas d’avoir des effets positifs sur la capacité à drainer davantage de touristes au Maroc.
Le hub de Casablanca ne risque-t-il pas de payer les frais de la logique touristique du transport point à point ?
Vous savez, les capacité de l’aéroport Mohammed V sont actuellement utilisées à leur maximum. Il traite surtout du trafic aérien régulier avec une prédominance de 97%. Les mesures incitatives pour encourager la création des lignes point à point, touchent essentiellement les aéroports où les capacités sont sous utilisées, comme Fès, Ouarzazate, Tanger, Agadir…
Les nouvelles dessertes de ces aéroports seront très fortement liées au trafic aérien à caractère touristique, dans la mesure où la demande locale de transport aérien reste peu développée.
A l’aéroport Mohammed V, comme je l’ai déjà dit, le potentiel de croissance est important, dans la mesure où il dessert la capitale économique du pays.
Toutes les compagnies aériennes régulières desservant le Maroc y sont installées. Compte tenu de la qualité de ses installations, ainsi que des services aériens connexes qu’il offre et qui ne cessent de se développer, le nombre de ces compagnies ne cesse de s’accroître et les fréquences de vols de se multiplier, aussi bien point à point qu’avec escales.Eu égard à toutes ces considérations, à mon avis, il n’y a pas de crainte que cet aéroport puisse faire, comme vous dîtes, les frais de la logique touristique.

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