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Objectif 2004 : vendre 6000 Kangoo

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Aujourd’hui Le Maroc : Quel est votre regard sur le marché de l’automobile en général, ainsi que sur les réalisations de Renault en 2003?
Leonardo Pereira dos Santos : Le marché global, véhicules particuliers et utilitaires, est en progression apparente de 4,2%. Si on tient compte d’un phénomène technique faisant qu’en 2002, certaines marques comme Isuzu, Land Rover, Rover, BMW, Mazda, n’ont pas déclaré leurs ventes, le marché est pratiquement stable en 2003. Sur ce marché Renault est leader en 2003. Sur les quatre premiers constructeurs présents au Maroc, Fiat, Peugeot, Renault et Citroën, seule notre marque affiche des chiffres en progression. Notre politique produit (gamme diesel) a fini par payer. Sur le marché des véhicules particuliers, le leader incontesté en 2003 reste Fiat. Autre phénomène important pour l’année 2003, c’est la très forte progression de Honda et Toyota. Les deux marques sont incontestablement les grandes bénéficiaires de l’année passée. Sur le VULE (Véhicule utilitaire léger économique) qui connaît une régression en 2003, le classement reste inchangé. Peugeot est toujours en tête, suivi de Citroën puis Renault. Par contre, le VUL importé (Véhicule utilitaire léger) connaît une progression en 2003. C’est un marché difficile, et l’impact de l’Euro n’a pas facilité les choses (le marché marocain est notamment caractérisé par de faibles marges).
Quelle est votre lecture du rythme d’évolution du marché marocain?
Dans un pays de 30 millions d’habitants, un marché de 50 000 véhicules est faible. Nous sommes par conséquent confiants quant au potentiel de croissance du marché automobile au Maroc. On estime que le potentiel, sans que les conditions de marché ne changent radicalement, est au moins le double. Autre point, il est incontestable qu’avec un marché toutes marques de près de 50.000 unités en 2003, le parc ne se renouvelle pas , sachant qu’il est déjà âgé. D’où un potentiel et un besoin de renouvellement important.
Quels sont les leviers de ce renouvellement ?
Ils sont classiques. Par le produit, le prix, le financement. L’étude du marché montre que les offres de financement pour les produits de gamme moyenne sont importantes et compétitives. En revanche, pour les produits de moins de 120 000 Dhs, la situation est inversée, il est donc important de développer des offres adaptées et compétitives. Renault, en Europe notamment, travaille en collaboration avec sa filiale de crédit, Renault Crédit International (RCI). Au Maroc, nous sommes en contact avec RCI pour essayer de trouver des partenaires locaux et introduire des offres de financement adaptées au marché des véhicules de moins de 120 000 Dhs.
Comment jugez-vous la concurrence sur votre marché ?
Une concurrence européenne, française pour l’essentiel, est historiquement installée. Peugeot et Citroën étant plus gros que Renault, ils constituent des concurrents redoutables pour nous. Pour Fiat, il est clair qu’une nouvelle phase est amorcée. La concurrence japonaise est aussi loin d’être négligeable. Grâce notamment à l’effet Yen, la conjoncture lui est favorable. Manifestement, notre abordage du marché n’est pas le même. Tant que la concurrence n’a pas recourt à des atouts qui fausseraient les règles du marché, elle reste par définition loyale. Sur le volet des véhicules d’occasion importés, l’action gouvernementale était plus que nécessaire. Grâce à elle, le marché du neuf a été préservé. Il est important que les mesures douanières en la matière soient maintenues.
Suite à l’acquisition par Renault des parts de l’Etat dans la Somaca, peut-on désormais parler d’une nouvelle approche Renault pour le Maroc ?
La nouvelle approche s’est construite au sein des appels d’offres publics. Nous avons décidé de présenter une alternative à la proposition Fiat. Entre les trois offres (Fiat, Renault et Proton), pour des raisons diverses et variées, la privatisation devenait une condition indispensable au déploiement d’un projet industriel visant notamment à pérenniser l’industrie automobile au Maroc. Concernant notre projet nous sommes actuellement en pleine phase de déploiement. Il faut reconnaître que s’il n’y n’avait pas eu le projet « Véhicule Economique Fiat», les performances actuelles ne seraient pas atteintes, et ce malgré les performances commerciales de Fiat qui ont été très en dessous des objectifs annoncés lors du lancement de la « Voiture Economique » en 1995. L’un des effets les plus positifs qui en a découlé, est la création au Maroc d’un marché des équipementiers important et dynamique. Concernant le produit répondant au nom de code L90, il s’agit d’un véhicule familial, avec cinq places et qui présentera le meilleur rapport qualité /prix / équipements du marché. Même sans avantages fiscaux, cette offre est déjà compétitive. Notre objectif avec ce produit est d’accroître l’accès à l’automobile au Maroc, et de satisfaire des marchés de niches tels que les taxis, l’administration, les flottes entreprises… La commercialisation de notre véhicule familial est prévue fin 2005 au Maroc.
Renault et Nissan, peuvent-ils se rapprocher davantage ?
Notre alliance est source de synergies importantes. Au niveau de nos produits, on utilise des organes communs et des plates-formes communes. Des synergies importantes s’exercent également au niveau des achats et des systèmes d’information. Renault et Nissan, c’est une alliance et non une fusion. Chaque Groupe conserve sa ligne stratégique, son management et son identité de marque. Chacune des entités évolue donc avec sa propre logique de marque.
Comment se présente l’année 2004 pour Renault Maroc ?
L’effet Euro nous a largement impacté en 2003. En réaction nous avons dû procéder à des hausses de prix. Malgré l’inflation très faible qui caractérise le marché marocain, nos ventes ont progressé en 2003. Pour 2004, le Nouveau Kangoo représente une offre produit très compétitive et devrait contribuer à développer nos ventes. Nous sommes très confiants dans le développement du marché marocain. Suite à l’arrêt des véhicules économiques Fiat depuis le 31 décembre 2003, nous avons des plans de développement bien précis. Notre projet est de vendre 6000 nouveaux Kangoo en 2004.

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