ALM : Quelles sont les nouveautés de la sixième édition ?
Samir El Chammah : Cette année, l’édition est sous le signe de l’innovation avec un nouveau lieu au Parc d’expositions Paris Porte de Versailles qui accueille les plus grands salons internationaux, BATIMAT, le Salon de l’automobile… Il y a des attractions, de meilleurs services pour les exposants, un accès facilité pour les visiteurs depuis le centre de Paris. Il y a aussi une offre qui s’adapte et se développe (environ 120 exposants) pour pouvoir répondre à une fréquentation en hausse depuis cinq ans, de visiteurs motivés issus de tous les horizons. Le Smap Immo rassemble les plus grands groupes immobiliers au Maroc nationaux et étrangers, des notaires du Maroc, des banques marocaines et françaises pour accorder des crédits immobiliers ainsi que des agences immobilières ayant un large éventail d’offres sur le Maroc.
Cette année, le Smap Immo a segmenté ses offres en offre confort, standing, prestige et excellence. Pourquoi avez-vous opté pour cette classification ?
Depuis l’année dernière, nous avons segmenté notre salon car les promoteurs immobiliers couvrent maintenant la quasi-totalité du territoire marocain et proposent des produits à tous les prix. Ils ont compris qu’ils devaient s’adapter au contexte actuel en offrant des produits à des prix étudiés avec des prestations intéressantes. Notre objectif est de pouvoir fédérer tous les publics avec différentes bourses. Le salon est aussi réparti par régions du Maroc pour permettre de mieux répondre aux attentes de nos visiteurs et de faciliter leur décision d’achat. Certains de nos exposants proposent des biens neufs à partir de 30.000 euros à Marrakech: deux pièces en VEFA et d’autres dans le Pavillon Excellence proposent des villas luxueuses à El Jadida à plus de 800.000 euros. Voilà les raisons d’une telle classification qui est de type organisationnel.
Parmi ces offres, c’est le très haut standing qui souffre le plus de la crise au Maroc. Qu’en pensez-vous ?
L’habitat moyen et économique au Maroc n’est pas touché par la crise eu égard à la forte demande dont il fait l’objet. Il y a eu «une crise psychologique» exclusivement dans le segment du logement de grand luxe dû au matraquage médiatique qui s’est traduit par le report des décisions d’acquisition. Le marché immobilier marocain a connu ces dernières années un véritable boom.
On observe depuis quelques mois un tassement de la demande pour le très haut standing en raison d’une hausse des prix trop rapide durant ces deux dernières années. Ce réajustement salutaire n’est pas de nature à jeter la moindre suspicion sur le dynamisme et l’attractivité du marché immobilier marocain dans son ensemble. Les investisseurs internationaux continuent d’ailleurs d’affluer. Le Maroc reste une terre de prédilection pour les Européens qui cherchent à acquérir un bien immobilier ou à investir. En cause, un faible coût de la vie et les nombreux avantages fiscaux consentis : remise d’impôts pour les retraités résidents au Maroc plus de la moitié de l’année, absence de droits de succession, exonération des revenus locatifs les trois premières années pour un achat dans un programme neuf … Le Maroc s’est par ailleurs doté de réglementations qui font que ce pays n’est pas seulement un pays à potentiel, mais un pays où le potentiel se structure pour sécuriser l’investissement.
Avec la crise économique, à votre avis, y aura-t-il le même engouement pour l’immobilier de la part des MRE ?
La diaspora marocaine est très attachée à son pays d’origine et le rêve de tous est d’acquérir un ou même plusieurs biens au Maroc selon nos enquêtes. Pour ce qui nous concerne au Smap Immo, nous considérons les MRE comme notre cœur de cible, puisqu’ils représentent selon les dernières éditions entre 75 et 80% de nos visiteurs. Les MRE deviennent de plus en plus initiés en termes d’achat immobilier au Maroc et exigent de la part des promoteurs une qualité, mais aussi un prix raisonnable en comparaison aux prix appliqués en Europe.
Qu’en est-il des Européens qui, touchés par la crise, ne peuvent plus à investir en immobilier au Maroc ?
Depuis le début de la décennie, le Maroc attirait essentiellement des pré-seniors, entre 50 et 65 ans, dotés d’une capacité d’investissement de 500.000 à 600.000 euros. Mais au cours des douze derniers mois, les observateurs ont noté une ouverture du marché. Désormais, l’acheteur d’un appartement ou d’une maison au Maroc rajeunit. Cadre supérieur ou profession libérale, entre 40 et 55 ans, il recherche majoritairement des produits dont le prix s’établit entre 100.000 et 300.000 euros. Au moment où les perspectives de placements ne cessent de s’assombrir sur les marchés européens, le Maroc offre des possibilités de rendements sûres dans un contexte de croissance économique confirmée. Une exception face à la crise. Le prix de l’immobilier est relativement bon marché comparé aux marchés européens et notamment français. Pays stable sur le plan politique et économique, climat enchanteur, proximité géographique avec l’Europe, vie moins chère qu’au nord de la Méditerranée, population accueillante, et culturellement ouverte sur les étrangers, francophile et francophone, autant d’atouts qui ont su séduire les investisseurs européens.