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Santé : Le diabète expliqué par le professeur Marouan

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Alm : Par quels mécanismes survient le diabète chez une personne obèse ou présentant un surpoids?
Fatima Marouan : Nous parlons du diabète de type-2, évidemment. C’est la forme la plus fréquente puisque 90% des cas de diabète dans le monde sont de type-2. Quant au lien évoqué entre obésité et diabète, le mécanisme exact n’est pas bien cerné. L’on sait que l’obésité entraîne une insulino-résistance, c’est-à-dire une diminution de la sensibilité des organes cible à l’insuline. Pour le type-1, le déficit est total et il n’y a pas de production d’insuline. En somme, l’obésité est un facteur de risque majeur et le risque augmente de façon linéaire avec l’IMC (Indice de Masse Corporelle).
Parallèlement, ce qu’il faut retenir, c’est que lorsque le diabète apparaît, cela reflète des années de perturbation antérieures. C’est pour cela qu’il faut traiter le diabète précocement et énergiquement. Car, un diabète bien équilibré est le seul moyen de prévenir les complications et, pour ce faire, il faut que les patients soient motivés pour qu’ils se prennent en charge. (…) La particularité du diabète est que c’est une maladie asymptomatique et, souvent, le patient ne comprend pas pourquoi il doit suivre un traitement à vie. On a même vu des personnes appartenant au corps médical et qui n’accordent pas d’importance à leur traitement. Chose qui s’avère dangereuse au vu des complications et de leur gravité.
Le diabète est notamment dévastateur à cause des complications qu’il génère. Comment peut-on les définir ?
Le diabète est une maladie délétère. C’est une maladie vasculaire. Les complications peuvent toucher les micro-vaisseaux au niveau de l’oeil, du rein et des nerfs, entraînant parfois des complications irréversibles. Les macro-vaisseaux peuvent aussi faire les frais de la maladie, touchant ainsi le cerveau, le coeur et les membres inférieurs. On pourrait définir les facteurs de risque des complications comme suit : l’obésité, la sédentarité ou l’inactivité, le tabagisme et l’hypertension artérielle, d’où la nécessité d’une prise en charge globale. Maigrir, cela ne veut pas obligatoirement dire retrouver un physique de Vénus ou d’Apollon. Mais, pour chaque kilo perdu, le risque est revu à la baisse de façon très significative.
Peut-on parler aujourd’hui de prévention du diabète ?
Absolument. Lutter contre l’obésité revient à prévenir le diabète. Nous parlons toujours du diabète de type-2, bien entendu. Il faut surtout passer à l’action avant l’installation de l’obésité abdominale, en adoptant de bonnes habitudes alimentaires et en évitant une alimentation riche en gras.
On parle beaucoup de l’Orlistat comme molécule agissant sur le surpoids. Est-ce que celle-ci ne présente pas de risques pour la santé ?
L’Orlistat agit localement au niveau de l’intestin, empêchant 30% des graisses de passer dans le sang. Ce n’est pas un médicament absorbé par le sang et, du fait que son mode d’action est local, cela ne présente pas de risque en soi. On peut toutefois parler d’inconvénients ou d’inconfort digestif, sur le volet de la tolérance du médicament, mais seulement lorsque le patient n’observe pas une bonne hygiène alimentaire.

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