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Se maquiller à la marocaine

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Les Marocaines ont toujours pratiqué le culte de la beauté. Depuis plusieurs siècles déjà, elles n’ont jamais cessé de prendre soin de leurs corps, de leur peau et de leurs cheveux. Les recettes à base de produits naturels s’héritent de mère en fille. Ghassoul, khôl, huiles végétales, pour ne citer que ces produits-là ont toujours complété les accessoires de toilette de la femme marocaine quels que soit son âge et sa condition sociale. De nos jours, le ghassoul et le khôl ont laissé la place au eye-liner, au mascara, au rouge à lèvres et autres crèmes de soin. Cette tradition, les Marocaines l’ont perpétuée. Nos compatriotes ont certes un pouvoir d’achat restreint, mais elles sont coquettes, à l’affût des nouveautés découvertes au travers des publicités, et sont prêtes à s’endetter pour acheter ce dont leur beauté a besoin. C’est ce qui ressort d’une étude menée par la Mission économique française. « Compte tenu d’un manque total de visibilité et de statistiques fiables, les données et les chiffres font défaut dans le secteur de la parfumerie et des cosmétiques. Les dépenses d’hygiène des ménages représenteraient 1,35 % de leurs revenus en milieu rural et 1,80 % en milieu urbain, soit une consommation d’environ 65 Dh par an et par habitant », explique le document. Une grande part de ces dépenses est réservée aux seuls produits de soin qui représenteraient 60 % du marché global. Arrivent par la suite les produits démaquillants, les produits anti-taches et les écrans totaux dont l’utilisation devient de plus en plus répandue au Maroc. Pour ce qui est des maquillages, l’étude constate que les produits les plus demandés sont les mascaras, les rouges à lèvres et les fonds de teint. Considéré « plutôt étroit » par les spécialistes, le marché de la parfumerie et des cosmétiques reste tout de même relativement porteur et concurrentiel. L’étude indique que le secteur enregistre une croissance annuelle qui se situerait entre 10 et 15 %. C’est que le marché attire de plus en plus de grandes marques mondialement connues. Presque toutes sont présentes dans notre pays. A commencer par l’Oréal, présent dans tous les circuits de distribution et qui arrive en tête sur trois grands secteurs : les produits capillaires, le maquillage et les parfums. Le groupe parisien est présent au Maroc avec toutes ses marques, en l’occurrence l’Oréal Perfection, Plénitude, Vichy et Biotherm. Arrive par la suite le groupe Olka, un géant qui coiffe Clarins, Kenzo, Thierry Mugler, Givenchy, Hermès, Revlon, Versace, Christian Dior, Caron et Lacoste. Une autre entreprise est également très présente sur le marché marocain. Il s’agit de Cinquième Sens avec Guerlain, Nina Ricci, Boucheron, Elizabeth Arden, Nino Cerruti, Karl Lagerfeld, Chloë, Valentino, Sonia Rykiel, Lolita Lempicka, Parfums Chopard, Davidoff, Lancaster, Orlane, Payot, Smalto, Rochas, Gucci, Escada, Montana, Grès, Dunhill. Le marché national est tellement en expansion qu’il a permis à d’autres marques internationales de s’installer, indique l’étude. Yves Rocher, par exemple, a ouvert, au moins 48 magasins franchisés en dix années de présence seulement sur le sol marocain. Pour sa part, la multinationale Oriflamme, spécialiste de la vente directe de cosmétiques naturels, a misé sur le marché marocain depuis 1997 en implantant une filiale à Casablanca. Deux succursales à Rabat et Fès ont été inaugurées en 2000. Opérant sur le même segment, une autre marque internationale, Avon, présent sur le marché depuis 1990 suite à un partenariat signé avec un distributeur exclusif, a renforcé sa position en s’implantant directement à travers une filiale. « L’entreprise servira également de plate-forme vers la région maghrébine et africaine », peut-on lire dans le document de la Mission française. Tout récemment, un géant de la parfumerie et des cosmétiques en Europe, Marionnaud Parfumerie a choisi le Maroc pour s’y installer. Son centre, qui sera le plus grand espace beauté de l’Afrique, s’étalera sur 1.200 m2. Son ouverture prévue pour début 2004 à Casablanca. Mais les ambitions de Marionnaud sur le marché marocain ne s’arrêtent pas là. Sur une période de deux ans, le groupe prévoit l’ouverture de plusieurs points de vente dans les plus grandes villes du Royaume, à commencer par Rabat, Marrakech, Agadir, Fès, Tanger et Oujda. Ainsi, Marionnaud ne cache pas son objectif de devenir le numéro un dans son domaine. Le marché de la coiffure connaît également une ruée de la part des marques internationales. Plusieurs grands coiffeurs de renommée internationale sont présents au Maroc, notamment Jacques Dessange, Claude Maxime, Jean-Claude Biguine, Franck Provost, Carita ou encore Lucie Saint-Claire, qui a ouvert un salon de coiffure et un centre de beauté il y a quelques semaines à Casablanca. Les nationaux ont leur part du marché. La production nationale reste toutefois dominée par Azbane, le premier producteur marocain de shampoings, savons, eaux de toilette, maquillage et d’une large gamme pour hôtel. D’autres sociétés telles que Beric, Laboratoire Copaph, BCI et Biotal ont développé des gammes propres qu’elles écoulent sur le marché et parfois même à l’export. Pour autre segment, autres produits. Ceux de grande consommation sont, eux, fabriqués par les multinationales présentes sur la place : Procter & Gamble, Unilever, Johnson & Johnson, Gillette, Colgate et Palmolive.

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