Le camp du président sortant Abdoulaye Wade a revendiqué lundi la victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle de dimanche au Sénégal. Une victoire qui semble se confirmer.
En effet, et selon les premiers résultats partiels publiés dans la nuit de lundi 26 à mardi 27 février par les commissions départementales de recensement des votes, Me Wade obtient la majorité absolue des voix dans dix départements sur les trente-cinq que compte le Sénégal. Les résultats des départements les plus peuplés, notamment Dakar, Thiès et Kaolack, n’ont toutefois pas été rendus publics. La presse sénégalaise semblait accréditer mardi l’hypothèse d’une victoire dès le premier tour d’Abdoulaye Wade qui «écrase tout sur son passage», comme l’a écrit le journal privé "WalFadjri". «Me Wade plébiscité», titre en Une le quotidien pro-gouvernemental "Le Soleil". "Le Populaire" (journal privé), estime lui aussi que «le passage au premier tour de l’élection présidentielle (du président-candidat) ne fait plus de doute». Abdoulaye Wade, 80 ans, élu pour la première fois au second tour en 2000, «creuse considérablement l’écart devant ses principaux adversaires, presque partout au Sénégal», renchérit le quotidien.
Les premiers résultats départementaux donnent le chef du Parti socialiste Ousmane Tanor Dieng, 69 ans, au coude à coude pour la deuxième place avec l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, 47 ans.
Selon les radios privées sénégalaises, M. Seck, ancien protégé de Me Wade, a fait son meilleur score dans son fief de Thiès, à 70 km à l’est de Dakar. Le scrutin de dimanche fait figure de test dans ce pays d’Afrique de l’ouest de 11,7 millions d’habitants, souvent présenté comme une vitrine de la démocratie dans le continent noir.
Par ailleurs, le taux de participation a atteint 75 % des quelque 5 millions d’électeurs inscrits, selon les chiffres communiqués sur radio Africa n°1 par le ministère de l’Intérieur. Il s’agit d’un taux record pour une élection au Sénégal.
L’opposition, dont de nombreux militants sont sonnés par l’ampleur de la possible défaite de leurs leaders, continue de parler de « bluff», en évoquant de possibles fraudes ou reste silencieuse dans l’attente des résultats nationaux. En revanche, deux importantes missions d’observations, de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’ONG Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) ont d’ores et déjà annoncé que les irrégularités constatées ne mettaient pas en cause la sincérité du scrutin.
«Les irrégularités et dysfonctionnements constatés sur toute l’étendue du territoire ne sont pas de nature à entacher la régularité du scrutin», indique l’organisation basée à Dakar.
«Force est de constater qu’en sortant massivement, avec calme, patience et détermination, les électeurs sénégalais ont voulu délivrer un message clair. Il faut en prendre acte et avancer», a souligné la Raddho. L’organisation déclare avoir déployé 1.300 observateurs dans plus de 5.000 des quelque 11.000 bureaux de vote. Pour la Cédéao, qui avait 60 observateurs, l’élection «a été suffisamment libre et transparente».