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Transport routier : un secteur en mutation

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L’importance du transport réside notamment dans son caractère vertical, qui l’amène à être présent à tous les niveaux de la production de biens.
Les chiffres montrent d’ailleurs l’évolution remarquable de cette activité. Pour mesurer le rôle de ce secteur névralgique du tissu économique national, il faut souligner que le transport routier assure plus de 90% du trafic inter-urbain de voyageurs et 75 % du transport des marchandises hors phosphates.
Par ailleurs, ce secteur représente près de 6 % du PIB et 15% des recettes de l’Etat. Concrètement, le parc utilitaire circulant au Maroc est estimé à près d’un demi-million d’unités. Autre donne, les autorisations de transport public des marchandises (sociétés travaillant pour le compte de tiers) qui connaissent ces dernières années une évolution moyenne à deux chiffres. Entre 1998 et 2000, le nombre d’autorisations est passé de 8.921 à 10.213, soit une progression de 12,6 %.
Pour sa part, le transport privé, couvert par des permis de circuler, s’est également développé à un rythme soutenu. Les derniers chiffres montrent que ce parc est passé à près de 10.000 véhicules au début du 21ème siècle. Le transport international routier suit également cette tendance haussière qui s’est traduite durant l’année 2001 en une hausse de 2 % en tonnage, de 6% en chiffre d’affaires et en 4% en nombre de voyages. Mais ces chiffres recèlent des disparités au niveau des différentes branches. Le marché se trouve de plus en plus divisé entre les grosses structures et des unités de petites dimension voire, de micro-structures. Ce secteur connaît également une grande activité informelle. Cette dernière concerne, en effet, le tiers de l’offre globale de transport de marchandises. Plusieurs autres problèmes structurels empêchent l’épanouissement du secteur. Il s’agit notamment de l’atomicité et la gestion artisanale des entreprises, en plus de l’absence de critères d’aptitude professionnelle pour l’accès au métier.
Pour faire face à cette situation, pour le moins pénalisante pour un secteur vital de l’économie nationale, une politique de réformes a été entamée.
Le maître-mot de cette politique étatique dans le domaine est la libéralisation. Le secteur est bel et bien libéralisé actuellement à hauteur de 80%. En tout cas, c’est ce que préconisent les dernières réformes législatives du transport routier de marchandises, qui ont été lancées en août 2003. La toute dernière étape de ce processus est la dissolution pure et simple de l’Office national des transports. A sa place, une autre structure a pris forme, suite au projet de loi n° 25-02 adopté l’année dernière par le Parlement. Il ne s’agit donc pas de privatisation de l’Office, insistent les initiateurs de cette loi, mais seulement du changement de son cadre institutionnel, désormais promu au statut de SA au lieu d’établissement public jouissant du monopole dans nombre de spécialités.
Le projet de loi vise à instaurer un environnement de libre concurrence et à permettre à cette nouvelle entité de conclure des partenariats avec d’autres entreprises. Une mission à même de dynamiser le secteur, même si, concrètement, la nouvelle entité créée, la Société nationale des transports et des moyens logistiques (SNTML), ressemble fort à son prédécesseur, du moins dans la configuration des actifs puisqu’il s’agit des mêmes biens mobiliers et immobiliers, mêmes comptes et des mêmes participations.
Malgré ces avancées qui ont été réalisées sur le plan législatif, ainsi que d’autres au niveau de la fiscalité du secteur, les transporteurs n’ont toujours pas les moyens de se mettre à niveau, encore moins de relever les défis de l’ouverture de la mondialisation et de la globalisation. La vétusté du matériel dont ils disposent n’est pas pour arranger les choses. Le manque d’encadrement du personnel enfonce le clou, alors que la sécurité offerte par les professionnels.

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