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Un secteur à redynamiser

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Quelque 1,7 million de véhicules. Telle est en tout et pour tout le volume global du parc automobile national. Un chiffre qui pourrait paraître minime, mais qui cache une autre réalité. Celle du nombre de voitures en circulation au Maroc qui est en constante augmentation. Par le passé, et compte tenu de la taille moyenne de la famille marocaine, composée de 5 à 6 personnes, le consommateur marocain s’orientait vers la grande voiture d’occasion importée. Aujourd’hui, la baisse des droits de douane a ravivé une forte concurrence sur le marché entre les différentes marques, ce qui a offert tout un éventail de choix au consommateur marocain allant de la voiture économique aux berlines les plus chères au monde. Ainsi, selon une étude élaborée par BMCE Capital Bourse, le nombre de voitures en circulation a enregistré une hausse considérable durant la décennie 90, affichant un Taux d’accroissement annuel moyen -TCAM- de 5,8%, pour atteindre 1 675 457 véhicules en 2000. Ce parc est composé à hauteur de 80 % environ des véhicules dont la moyenne d’âge dépasse les 10 ans. Entre 1996 et 2000, tirant profit de la dynamique générée par le lancement de la voiture économique, la production du secteur automobile s’est inscrite en forte hausse de 51%, passant de 6089 millions DH à 9173 millions DH. La valeur ajoutée s’est, pour sa part, accrue de 28% sur la période pour s’établir à 2511 millions DH. Quant aux investissements, leur niveau s’est notablement apprécié pour s’élever à 631 millions DH en 2000 contre 223 millions DH en 1996. Le nombre des nouvelles immatriculations des VP et des VUL s’est élevé en 2002 à 47859 unités contre 46542 en 2001, affichant une hausse de 2,8%. À partir de 1996, les ventes ont enregistré une progression annuelle moyenne de l’ordre de 9,9%. Cette appréciation s’explique principalement par la mise sur le marché de la voiture familiale économique, la baisse des droits de douane sur l’importé monté à l’état neuf et la forte hausse des tarifs douaniers sur les véhicules d’occasion importés. Le marché automobile marocain a pris une nouvelle dimension en changeant de caractéristiques. L’effort gouvernemental visait la promotion du montage local tandis que le nouveau contexte concurrentiel a été plus favorable aux importateurs. Les ventes de véhicules importés montés représentent en 2002 près de 60 % du marché du neuf contre seulement près de 33% en 1996. Le quasi-doublement de la proportion des CBU se justifie par le manque de réussite rencontré par la nouvelle voiture économique – le couple Siena et Palio – et par la forte agressivité commerciale des importateurs, notamment des représentants des marques françaises. Actuellement, plus d’une trentaine de marques sont commercialisées au Maroc et distribuées par une quinzaine de représentants locaux. Les principaux distributeurs sont : Renault Maroc, Sopriam avec ses marques Peugeot et Citroën, Centrale automobile cherifienne pour Volkswagen, Audi, Porsche et Skoda, Toyota du Maroc Univers Motors avec Honda. Le marché automobile marocain est dominé par quatre constructeurs : les français Peugeot, Citroën et Renault et l’italien Fiat. Le secteur automobile marocain se compose, outre la SOMACA, de plusieurs importateurs, concessionnaires d’une ou de plusieurs marques. Par ailleurs, les équipementiers aussi bien nationaux qu’étrangers sont fortement présents au Maroc. Le Maroc dispose également d’une dizaine de chaînes de montage de poids lourds et de cinq carrossiers industriels. Les exportations sont constituées, en grande majorité, des composants automobiles notamment les faisceaux électriques. Les faisceaux électriques, les batteries, les pneumatiques, les tuyaux d’échappement et les filtres sont fabriqués localement par plusieurs équipementiers parmi lesquels Valeo, Delphi, Yazaki, Sinfa, GoodYear, Nexans, etc. La baisse des droits de douane entamée en 2003 dans le cadre de l’accord de libre-échange liant le Maroc et l’Union Européenne pourrait avoir pour conséquence une baisse des prix de vente des véhicules importés de l’UE, laquelle devrait se traduire par l’élargissement du marché intérieur. Le prix étant un élément primordial dans la décision d’achat. À partir de 2010, le marché marocain devrait se monter à 100 000 véhicules neufs par an contre un peu moins de 60 000 actuellement. À cet horizon, le parc automobile serait porté à 2,2 millions d’unités. Aussi, l’on s’achemine vers l’éviction des véhicules montés au Maroc. Le montage local souffre, en effet, d’un manque de compétitivité pour deux raisons principales : le niveau d’intégration insuffisant et l’absence d’effet d’échelle liée à la production en petite série. Le Maroc pourrait également profiter des délocalisations dans l’industrie de sous-traitance automobile et capter une bonne partie des investissements directs à l’étranger dans ce domaine. Les équipementiers, sous pression de leurs clients constructeurs, cherchent à produire à moindre coût notamment dans les pays émergents. Dans cette optique, le Maroc devrait viser des activités qui présentent des perspectives de croissance intéressantes, encore dans les premières phases de leur cycle de vie : électronique, connectique, système de sécurité habitacle, contrôle thermique intérieur, tableaux de bord, etc. Le Maroc doit pour cela mettre en place des structures d’accueil répondant aux meilleurs standards internationaux, notamment dans le domaine des infrastructures de base, et assouplisse davantage les procédures administratives.

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