«Ce sera une course olympique». Les propos sont ceux du quadruple champion du monde du 1.500m, Hicham El Guerrouj, qui a dominé le seconde demi-finale de cette distance, dimanche soir au stade olympique d’Athènes en bouclant la distance en 3.40.87, devant le Portugais Rui Silva et l’Ethiopien Thimothy Kiptanui.
Le Marocain, à qui manque toujours la consécration olympique, n’aura qu’un seul objectif en tête, « remporter le métal précieux des Olympiades d’Athènes». Même si la course dominicale a été très lente, donc facilement à la portée du champion mondial, ce dernier s’est dit « serein et très confiant en l’issue de la finale de ma distance de prédilection ».
La présence d’un autre Marocain, Adil El Kaouch en l’occurrence, en cette finale, ne manquera pas de motiver encore plus El Guerrouj, sur qui reposent les espoirs de tous les Marocains, désireux de voir le drapeau flotter sur le ciel athénien. Adil, a en effet, fait sensation lors des demi-finales. Aligné dans une série très relevée avec la présence notamment du Kenyan Bernard Lagat, détenteur de la meilleure performance mondiale de l’année, réalisée le 6 août dernier au meeting de Zurich, Adil a réussi l’exploit de battre le Kenyan en réalisant le meilleur chrono des demi-finales (3.35.69). Après la fin de sa course, Adil était aux anges. Celui qui était absent des pistes pendant près de deux années en raison de blessures successives, a en effet réussi un retour en force.
Souriant, il n’a pas caché sa satisfaction quant à ce résultat. «Le rythme de la course était très rapide. Vers les derniers mètres, j’ai compris que ma seule chance de passer en finale était de prendre les devants de la course. Pour atteindre cet objectif de qualification, je ne voulais rien laisser au hasard. C’est pour cela que je me suis lancée et, Dieu merci, j’ai réussi à prendre la première place», a-t-il déclaré.
Le Maroc sera donc présent en force à la finale de cette distance sur laquelle aucun champion marocain n’a réussi à glaner l’or olympique, malgré la domination des Aouita et El Guerrouj en l’occurrence. Mardi soir, une occasion en or se présentera pour pallier à cette anomalie. Mais la mission du favori, Hicham El Guerrouj, ne sera pas du tout facile avec la présence en force de l’armada kenyane, menée par Bernard Lagat. Le duel El Guerrouj-Lagat sera donc le point d’orgue de cette soirée olympique. Le tartan du stade olympique d’Athènes sera enflammé par l’ambition de ces athlètes, tous deux âgés de 29 ans, et aspirant à monter sur la plus haute marche du podium. Ils désirent tous deux changer la couleur de leurs médailles olympiques australiennes.
En 2000, rappelons-le, le Marocain a dû se contenter de l’argent alors que le Kenyan a remporté le bronze. Leur duel devait avoir lieu à Paris l’année dernière à l’occasion des Mondiaux de Saint-Demis, mais Lagat, accusé de dopage puis disculpé en raison de problèmes de procédure lors de la contre-expertise sur l’échantillon B devenu illisible, avait raté ce rendez-vous.
Fadoua Ghannam
Notre envoyée spéciale en Grèce
