Moins d’un an après sa nomination au poste d’entraîneur d’Auxerre (L1 de football), Jacques Santini et les dirigeants de l’AJA ont convenu de se séparer, mettant fin à une collaboration marquée par de profondes divergences, symbole de la difficulté à succéder à l’incontournable Guy Roux. Il restait un an de contrat à Santini, 54 ans, arrivé à l’AJA en juin 2005 pour remplacer Guy Roux, entraîneur de l’équipe depuis 1961 hormis une coupure d’une année (2000-2001) au cours de laquelle l’effectif professionnel, dirigé par Daniel Rolland, ancien responsable du centre de formation, s’était classé à une modeste 13e place d’une L1 à 18 clubs. Santini "n’était pas l’homme universel que tout le monde avait l’habitude de voir au club", regrettaient mardi soir les dirigeants icaunais, à l’issue du jubilé de Guy Roux. A posteriori, on peut s’étonner de la précipitation avec laquelle l’AJA s’était engagée avec l’ancien sélectionneur national, une option soutenue par le vice-président Gérard Bourgoin. Plus que les résultats, c’est surtout le profil et la manière d’opérer de Jacques Santini, vainqueur de la Coupe de la Ligue 2001 et champion de France avec Lyon en 2002, qui ne correspondaient pas aux attentes du club icaunais. Alors que son prédécesseur supervisait tout, Santini se contentait, comme à son habitude, de ne s’occuper que de son effectif, sans jamais assister aux entraînements des équipes réserves ou de jeunes. Il s’était progressivement isolé et démarqué des composantes de l’AJA. L’annonce du divorce entre l’AJA et Santini le soir même du "jubilé Roux" sonne aussi comme un symbole de l’influence permanente de l’ex-entraîneur dans les affaires du club, dont il reste l’un des dirigeants historiques avec le président Jean-Claude Hamel, 76 ans, arrivé en 1963. Et par conséquent de la difficulté à lui succéder. A Auxerre et dans sa région, où il est devenu en 45 ans un notable influent au sein du football français et auprès des médias nationaux, de nombreuses personnes lui doivent tout. Au bout du compte, l’image du club icaunais pourrait être écornée par ce départ anticipé, le premier réel successeur de Guy Roux n’ayant pu aller au terme de son contrat alors même qu’Auxerre se classait 6e de la L1 avec un effectif limité quantitativement et qualitativement.