Le Marseillais a légèrement amendé depuis deux semaines la ligne de défense (si l’on peut dire) adoptée initialement : «On en a entre les jambes.» Invité le 10 avril sur le plateau de Téléfoot à faire autant que possible acte de contrition, Barthez a parlé d’une «bêtise», expliqué qu’il n’avait pas craché «au visage» et plaidé le contexte pourri du match de Casablanca.
Si ce dernier point avait été mis en avant par la presse locale, El-Achiri a depuis déclaré qu’il n’avait rien noté de tel. L’arbitre n’a pas fait le déplacement à Paris : la fédération marocaine a fait savoir que «tous les éléments de dénonciation et de preuve» sont dans le dossier qu’elle a transmis à la FFF, et que la présence de l’arbitre était de ce fait inutile.
Même s’il n’existe aucun barème, on peut supposer que Fabien Barthez, 33 ans, risque gros : plusieurs semaines de suspension, plus sûrement plusieurs mois, peut-être un an si le seul précédent recensé (concernant le Yougoslave Mehmet Bazdarevic en 1991) prend valeur de jurisprudence.
L’Olympique de Marseille, qui fait bloc derrière son joueur, a déjà tenté de soulever l’incompétence de la commission de discipline «sur les bases des statuts des règlements de la FFF et de la fédération internationale (Fifa)» (selon l’avocat du club, qui sera présent), un argument qui sera assurément ressorti aujourd’hui. La FFF a déjà répliqué par la voix de son président, Jean-Pierre Escalettes : «Ni la Fifa ni la Fédération marocaine n’ont compétence pour suspendre un joueur qui est licencié en France. Par déduction, qui est compétent ? La commission centrale de discipline de la FFF.»
L’OM veut en réalité jouer la montre et finir la saison avec son gardien. La décision devrait être rendue publique vendredi, après notification aux deux parties. Elles pourront interjeter appel. Mais celui-ci n’est en principe pas suspensif.
Par Grégory SCHNEIDER
Liberation