Le secret de sa forme ? « Le sérieux, pas d’alcool, pas de sortie et, surtout, un objectif et une volonté de rester le plus longtemps possible », témoigne Titi Camara, 31 ans, interrogé par l’AFP. Face aux Congolais, « Titi » a prouvé qu’il fallait compter avec son expérience acquise au fil d’un riche parcours qui l’a conduit des terrains guinéens aux prestigieux championnats européens. « Quand on se qualifie pour des phases finales, on ne vient pas faire de la figuration, explique-t-il. On va se remettre au travail pour bien aborder le prochain match. » Son but égalisateur, marqué à la 67e minute, l’a « soulagé et a libéré l’équipe », admet-il, soulignant que pour cette CAN, sa « dernière, il veut aller jusqu’au bout ». Les spectateurs de Tunis ont bien vu que Titi Camara n’avait plus ses jambes de 20 ans – il a été remplacé juste après avoir marqué son but-, mais son expérience est un atout de taille. Son toucher de balle, complémentaire de la vitesse de Mansaré et de Feindouno, a plusieurs fois déstabilisé la défense congolaise. Sa complicité est manifeste avec le milieu de terrain Abdoul Salam Sow, qui comme lui évolue au Qatar – l’antre des sportifs en pré-retraite – et fait partie des « vétérans » de l’équipe guinéenne. « Il apporte toute son expérience à l’équipe et son but l’a prouvé », dit de lui Sow admiratif. Au pays, Camara fait l’unanimité « parce qu’il a toujours répondu présent à l’appel de la patrie », explique un journaliste guinéen. Les supporteurs guinéens apprécient surtout la simplicité de l’homme, qui a su rester modeste et se donner sans compter pour le maillot du « Syli » national. Aujourd’hui marié et père de deux enfants, Camara a commencé sa carrière européenne à Saint Etienne où, arrivé en 1989, il est resté six ans. Il a ensuite porté les tuniques de Lens et Marseille en France, puis Liverpool et West Ham en Angleterre. De sa carrière de footballeur, débutée à l’Atlantique de Conakry dans les années 80, il retient de « grands moments comme des moments très difficiles », mais apprécie surtout son intégration en équipe nationale depuis 1990: « La Guinée m’a tout donné », affirme-t-il.