Le Finlandais Kimi Raikkonen a remporté dimanche le Grand Prix du Canada de Formule 1, devant les deux Ferrari de Michael Schumacher et Rubens Barrichello, au terme d’une course à rebondissements qui a été fatale à Renault, dont les deux pilotes ont abandonné. "J’ai eu de la chance car mon équipe m’avait rappelé au stand pour ravitailler juste au moment où la voiture de sécurité est entrée", après la sortie de piste de la BAR-Honda de Jenson Button, a commenté le vainqueur, néanmoins "plus que content". Il revient ainsi à 22 points de Fernando Alonso, le leader du championnat du monde qui a expliqué avoir brisé une suspension de sa Renault "en sortant trop large" d’une courbe, "touchant de la roue arrière droite un muret".
Raikkonen, déjà victime d’une casse mécanique quinze jours plus tôt dans le dernier tour du GP d’Europe qu’il devait remporter, a craint de nouveau à Montréal que sa monoplace ne le trahisse. "J’ai eu un problème avec la direction juste après mon premier arrêt ravitaillement, a-t-il raconté. L’équipe m’a dit à la radio qu’elle voyait par télémétrie qu’il y avait un problème mais qu’elle n’était pas capable d’en déterminer la cause pendant la course. Aussi, on m’a dit à la fin de faire attention et d’économiser la mécanique". Michael Schumacher et Rubens Barrichello, 2è et 3è ont offert à Ferrari son meilleur résultat de la saison, tandis que Renault a subi son plus gros revers avec deux abandons. "C’est encourageant, même si c’est la victoire que nous visons, commente le directeur général de Ferrari, Jean Todt. "Deuxième et troisième est un résultat satisfaisant, mais notre but est d’être premier et deuxième". Les sourires de Schumacher et Barrichello sur le podium, puis leur accolade devant toute l’équipe alors que leurs relations personnelles sont tendues, démontrent néanmoins que ce résultat, dû en grande partie aux circonstances de course et aux multiples abandons, fait du bien à une Scuderia à la recherche de ses performances passées. La course a été palpitante durant une heure et demie. Depuis la deuxième ligne, les Renault ont pris un départ fulgurant et débordé les deux monoplaces devant elles: Jenson Button (BAR-Honda) et Michael Schumacher.
Au premier virage, Fisichella passait devant Alonso. Schumacher, lui, semblant littéralement cloué sur la piste, devait même laisser passer les deux McLaren-Mercedes, et abordait le deuxième virage en sixième position. "A mon avis, ce ne sont pas directement Fisichella et Alonso qui ont pris un super-départ, mais tout le monde sauf Jenson et moi", a commenté l’Allemand, sans pouvoir donner de plus amples explications. En tête depuis le premier virage, Fisichella a abandonné dans le 33è tour, victime d’un problème d’hydraulique, laissant le commandement à Alonso. Pas pour longtemps puisque cinq tours plus tard, l’Espagnol abandonnait. "C’est un week-end négatif pour nous (…) mais vous ne pouvez pas espérer un grand résultat à chaque course", a commenté le directeur général de Renault F1, Flavio Briatore, soulignant qu’à Montréal, les deux Renault s’étaient montrées "très compétitives". "Le résultat est très décevant", a déclaré Alonso. Même si l’équipe ne l’a pas reconnu officiellement, le moteur de l’Espagnol n’était vraisemblablement pas tout à fait sain. En outre, il a reconnu avoir eu un problème électronique au départ. Lui aussi sera pénalisé aux qualifications d’Indianapolis. Après le retrait de la course d’Alonso, Montoya s’est retrouvé en tête devant Raikkonen. Mais la sortie de Button et la neutralisation de la course par la voiture de sécurité ont de nouveau brouillé les cartes. Car c’est à ce moment que Raikkonen s’est emparé de la première place, tandis que son coéquipier s’est fait exclure de la course pour être sorti des stands malgré les feux rouges.