«Je suis très heureux. J’applaudis la décision de la commission et je donnerais aux fans de Washington ce qu’ils méritent : la chance de me voir mettre k.o Lennox Lewis en juin». C’est en ces termes que Mike Tyson a commenté le verdict de la commission de boxe de l’Etat de Washington. Par trois voix à zéro, les juges ont décidé mercredi d’accorder une licence à l’enfant terrible de la boxe.
Et l’on reparle du «combat du siècle», Tyson-Lewis. Le rêve, ou cauchemar, devient une réalité. Envisagé depuis des lustres, l’affrontement relevait de l’hypothèse depuis la tristement célèbre rixe de janvier dernier où, durant la présentation du combat, «Iron Mike» avait littéralement sauté sur l’entourage du champion anglais avant d’éructer un flot ininterrompu d’insultes envers Lewis.
La rencontre programmée le 8 avril n’était plus vraiment d’actualité après ce coup de tonnerre. Abasourdie par cette dernière prestation du boxeur de Catskill, la commission de boxe du Nevada, chargée de statuer sur l’opportunité d’attribuer une licence à Tyson, lui refusait le précieux sésame, jugeant l’homme trop imprévisible sur et en dehors du ring. Mais l’attrait sportif et surtout financier du combat était trop important pour que ce dernier soit sans cesse repoussé. Plusieurs Etats américains (Tennessee, Michigan) avaient déjà fait part de leur désir d’accorder une licence au plus jeune champion du monde de l’histoire des poids lourds. D’autres nations comme la Grèce, la Corée du Sud, les Bahamas, le Maroc et le Mexique s’étaient également manifestées. Mais c’est la capitale qui a décroché le jackpot. Tout est déjà organisé. Le combat, sous réserve de l’acceptation du camp Lewis, pourrait se tenir le 8 juin prochain au MCI Center, la salle où évolue traditionnellement l’équipe de basket de Michael Jordan. Décidément, les grands corps finissent, eux aussi, par se rencontrer.
Du moins, partager les mêmes enceintes. Cependant, la partie n’est pas encore gagnée au vu des levées de boucliers qu’a suscitées cette annonce. En effet, comme partout dans le monde ou presque, Mike Tyson est toujours précédé d’une réputation peu flatteuse.
Ainsi, de nombreuses organisations, essentiellement féminines, se sont opposées à la tenue du combat. E n revanche, le maire de la ville, Anthony Williams, opère depuis plusieurs semaines un lobbying constant auprès des instances dirigeantes de la boxe. Le cas Tyson divise toujours autant.