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Conférence mondiale : Le débat antidopage soulève les affaires en suspens

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Lors de la désignation de la ville hôte, il y a un peu plus de deux ans, Madrid s’était imposée à Bangkok et Kuala Lumpur grâce à un projet bien mieux ficelé du point de vue logistique. Aujourd’hui, à la lumière des rebondissements du scandale Puerto -né de la saisie en mai 2006, au cabinet madrilène du docteur Eufemiano Fuentes, de matériel et produits dopants ainsi que de listes de cyclistes-, nul doute que les membres du Conseil de fondation de l’Agence mondiale antidopage (AMA) auraient préféré élire l’une des deux candidates asiatiques.
 Il y a quelques mois, le président de l’Union cycliste internationale (UCI) Pat McQuaid avait d’ailleurs épinglé, dans une lettre à Jaime Lissavetzky, secrétaire d’Etat espagnol aux Sports, le peu d’empressement des autorités à entreprendre un grand nettoyage pour accueillir le gratin de l’antidopage.
Dans une interview au quotidien français Le Monde de mardi, le président de l’AMA, Dick Pound, égratigne lui aussi le responsable espagnol : «Le ministre espagnol affirme que seuls des cyclistes seraient concernés. Ce serait un peu étrange que le cyclisme soit le seul sport impliqué…». Aujourd’hui, le protocole veut pourtant que le très controversé Lissavetzky soit le grand manitou politique des festivités madrilènes. Un rôle paradoxal pour un homme qui a, voici quelques semaines, bruyamment soutenu la Fédération nationale de cyclisme et Alejandro Valverde, coureur stigmatisé par l’UCI et l’AMA pour son implication dans le dossier Puerto.
Habitué à souffler le chaud et le froid, Lissavetzky s’est rattrapé depuis. Le 30 octobre, il déclarait vouloir à tout prix que le dossier Puerto aille à son terme, expliquant son impuissance par le respect de l’indépendance de la justice. Quelques jours plus tard, une porte-parole de la justice madrilène assénait un nouveau camouflet à l’UCI et à l’AMA en estimant que l’affaire Puerto n’étant pas une priorité, aucune décision n’interviendrait sans doute avant janvier 2008 sur l’appel relatif au classement de l’affaire.
Ceux qui ont intérêt à ralentir l’enquête sont particulièrement gâtés. En prononçant un non-lieu, le 12 mars, au motif qu’aucune loi antidopage n’existait au moment des faits, le juge d’instruction Antonio Serrano a donné un brutal coup d’arrêt à une enquête qui apportait chaque jour son lot de révélations. Pire, la justice a interdit aux instances sportives d’utiliser les documents de l’enquête à des fins disciplinaires. Parties civiles, l’UCI et l’AMA ne peuvent donc que contempler les 6000 pages du dossier en attendant que l’appel, déposé deux jours après la décision de Serrano, soit entendu.
Le mot Puerto, qui sera forcément sur toutes les lèvres des participants (étrangers) à la Conférence mondiale, est devenu tabou en Espagne. Dans son édition de lundi, le quotidien El Pais consacre ainsi une page au grand raout madrilène sans que l’affaire ne soit évoquée une seule fois, même (et surtout!) dans l’interview accordée au journal par un certain Jaime Lissavetzky.

Françoise Chaptal
(AFP)

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