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Dakar 2011 : Perrone, un premier Dakar à 74 ans

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Son œil pétille quand il parle du Dakar-2011 : doyen de l’épreuve, l’Argentin Jorge José Perrone, 74 ans, a pris son premier départ de l’épreuve samedi à Buenos Aires, bien décidé à disputer la course de sa vie. Un seul mot semble dicter son choix : la «passion». Un désir irrépressible, presque surnaturel. «L’an passé, alors que les pilotes du Dakar passaient près de chez moi, j’avais l’impression que c’était moi qui roulais», explique-t-il. Quelques mois de réflexion plus tard, il décide de s’engager. «J’ai demandé à ma femme de s’asseoir et je lui ai dit: «Je vais courir le Dakar». Elle a baissé sa tête et m’a répondu : «Je ne peux rien te dire, puisque, de toute façon, tu vas le faire»», raconte-t-il en souriant. Depuis lors la dame, son amour de jeunesse, «fait partie de l’équipe». S’il n’a jamais disputé un Dakar auparavant, Jorge José Perrone est fou de voitures. Il a couru en son temps sur Ford T. Il s’est accidenté sur un circuit – il en garde une jambe raide -. Il a travaillé pour un fabricant de pneumatiques. Et gère encore son propre garage. «Toute ma vie, j’ai été en relation avec la course automobile. Le fait d’avoir aussi longtemps vécu pour le bruit du moteur, des pneus et des freins, a rendu la tentation irrésistible. Ces choses restent dans le cœur», observe-t-il. La préparation d’un tout-terrain tout comme l’entraînement au pilotage -5.000 kilomètres parcourus, dont 1.200 de sable-, se sont donc effectués naturellement. Seule la quête d’une condition physique décente s’est avérée plus problématique pour un homme né le 29 novembre 1936 à Vicente Lopez (centre). «Au moment de ma décision, je pesais 124 kilos. Maintenant j’en fais 99. Je vais au gymnase tous les jours, pour faire 20 à 30 minutes de sport. Que des mouvements, rien de violent», analyse-t-il. Le physique paraît de toute façon secondaire quand tant d’affect est en jeu. Quitte à passer outre les risques inhérents à la course? «Non, je connais ces risques, répond-il. Mais je suis téméraire. Ce qui ne signifie pas être suicidaire pour autant. Je suis préparé mentalement. Parfois, des craintes viennent, alimentées par mes proches. Mais je n’ai pas peur. Ce qui peut m’arriver sur le Dakar peut m’arriver n’importe où ailleurs.» «Je vais affronter les dangers mais essayer de les abaisser au maximum», assure l’Argentin. Après deux étapes, la prudence est effectivement de mise. L’équipage de 124 ans d’âge qu’il forme avec son coéquipier Alberto Gonzalez, 50 ans, pointe en 120e place, à près de 4 heures du leader Carlos Sainz. «Beaucoup m’ont dit que je suis fou. Mais quand ils me le disent, je ne les écoute pas, tranche-t-il. Ils ne savent pas ce qu’est une passion. Ce n’est pas une folie mais un rêve.»

  Joris Fioriti (AFP)

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