L’Ethiopien Haile Gebreselassie a battu deux records du monde dimanche en s’imposant lors du semi-marathon de Phoenix (Arizona), établissant les temps de référence du semi-marathon (58 min 55 sec) et du 20 km (55 min 48 sec).
Si le quadruple champion du monde et double champion olympique du 10.000 m a décidé de faire un voyage de 31 heures et de plus de 15.000 km, ce n’était évidemment pas pour faire du tourisme.
"Il n’y a rien de mieux que de courir un semi-marathon en janvier en Arizona. Le temps est parfait ici pour cette course, alors qu’il fait froid en Europe à cette époque", avait prévenu l’Ethiopien en arrivant à Phoenix.
Le résultat a été à la hauteur des ambitions de celui qui est considéré comme l’un des plus grands fondeurs de l’histoire.
En 58 min 55, il a amélioré la performance du Kenyan Samuel Wanjiru, qui avait couru la distance en 59 minutes 16 secondes, le 11 septembre 2005 à Rotterdam (Pays-Bas).
"Gebre" (32 ans) a aussi profité de l’occasion pour établir le record du monde du 20 km en effaçant des tablettes, l’un de ses principaux rivaux, le Kenyan Paul Tergat, qui avait couru la distance en 56 minutes 18 secondes, le 4 avril 1998 en Italie.
Pour battre ces deux temps de référence, Gebreselassie s’est aidé de quatre lièvres compatriotes dont Tessama Absharo, Habte Jifar et Abiyote Guta, qui ont accompagné leur aîné qui a pris le départ de son "semi", lorsque le marathon a passé la mi-course.
Avec celui du 10 km (27:02.), il possède désormais trois records du monde. Il a par contre été dépossédé de ses records du monde sur piste depuis l’avènement de son compatriote Kenenisa Bekele, qui possède les records du monde du 5.000 m et du 10.000 m. Le quadruple champion du monde du 10.000 m avait décidé d’abandonner la piste après les jeux Olympiques d’Athènes en 2004.
Environ un mois avant les JO, l’Ethiopien s’était plaint d’une douleur au tendon d’Achille du pied gauche, mais avait quand même tenu à participer à ses troisièmes Jeux, où il s’était classé cinquième du 10.000 m, laissant le titre à Bekele. Dans la foulée, il avait alors subi une opération chirurgicale qui l’avait empêché de disputer la moindre compétition avant janvier 2005. Depuis il montre, course après course, qu’il est aussi à l’aise sur le bitume qu’il l’était sur la piste.
En octobre dernier pour le deuxième marathon de sa carrière, il s’était imposé à Amsterdam en réalisant la meilleure performance mondiale de l’année (2h06:20.).
Cette saison, il a déjà annoncé sa participation au marathon de Londres, le 23 avril 2006, où il retrouvera notamment Paul Tergat.
"Vous pouvez voir (ma forme) avec les chronos d’aujourd’hui. J’espère que je pourrai faire aussi bien au marathon de Londres. Même si je ne bats pas le record du monde mais que je gagne, ce sera spécial", a expliqué Gebreselassie, qui vise ni plus ni moins que le record du monde du "42 km" (2h04:55.), détenu par Tergat.
Londres lui rappellera des souvenirs. En 2002, il s’était déjà aligné dans la capitale britannique pour son premier marathon (42,195 km), où il s’était classé troisième malgré une douleur aux tendons d’Achille.