Aujourd’hui Le Maroc : Vous êtes parvenu à un accord définitif avec la fédération équato-guinéenne ?
Hamadi Hamidouch : Les Equato-guinéens m’ont contacté par le biais de l’Ambassade du Maroc à Malabo le 04 octobre. Je n’ai reçu la correspondance que le 02 décembre courant. Ils m’ont fait une proposition. Je dois me rendre vers la fin du mois à Malabo pour discuter des conditions et des modalités du contrat.
Que vous ont-il proposé ?
Un contrat d’entraîneur de l’équipe nationale pendant deux ans renouvelables. Ils m’ont également proposé un poste de directeur technique national. Il faut dire que je connais bien le football équato-guinéen. J’ai déjà entraîné cette sélection en 1986. J’avais effectué à l’époque une étude sur le développement du football dans ce pays. Ma mission, à l’époque, entrait dans le cadre de la coopération entre nos deux pays.
Et pour ce qui est du salaire ?
Les responsables équato-guinéens m’ont proposé un salaire sur la base de ceux perçus par les entraîneurs étrangers des équipes nationales africaines. Leur proposition contenait en outre d’autres avantages, notamment un logement et un véhicule.
Le fait que vous ayez été choisi à la tête de cette équipe ne serait-il pas dû à son prochain match contre le Maroc en qualifications de la CAN 2004 ?
Il est sûr que le fait que je sois marocain ait joué en ma faveur dans cette décision. Mais les responsables équato-guinénes sont très réalistes et savent que le Maroc est le favori de ce groupe qui comprend également la Sierra Léone et le Gabon. L’équipe a encore quatre match devant elle. La rencontre face au Maroc en juillet prochain à Malabo est certes importante, mais ce n’est qu’un match parmi d’autres.
Pourquoi ne pas entraîner un club marocain ?
Je n’ai tout simplement pas reçu d’offre. Celles que j’ai eu émanaient de clubs du Golfe. Mais j’estime qu’après mon expérience aux Emirats Arabes Unis avec les clubs de Taha, Dubaï et Al Fajira, je me dois de faire autre chose. Le fait d’entraîner une équipe nationale autre que celle de mon pays est un challenge que j’aimerais relever. J’ai été entraîneur assistant de Guy Cluseau et Just Fontaine de 1978 à 1982, ou j’ai remporté la médaille de bronze avec la sélection nationale lors de la Coupe d’Afrique des nations à Lagos en 1980.
J’ai fait un autre passage à la tête de la sélection après le Mondial 1994 en compagnie de Mohamed Lamari, avant de prendre les commandes de l’équipe nationale olympique en 1995.
Quels objectifs vous fixez-vous pour votre nouvelle mission ?
Mon objectif principal à la tête de la sélection est de construire une équipe forte et homogène qui puisse briller sur la scène internationale.
Je travaillerais afin de relancer les clubs équato-guinèens dans les coupes africaines, dont ils n’ont pu, jusqu’à présent, dépasser les premiers stades de la compétition.
Mais tout cela dépend des moyens qui seront mis à ma disposition.
Comment voyez-vous la situation que vit les cadres techniques nationaux actuellement ?
Les cadres techniques nationaux sont marginalisés, et c’est le moins que l’on puisse dire. Quand je vois des entraîneurs tels que Louzani, Blinda ou d’autres, des entraîneurs de qualité qui sont mis à l’écart, je trouve que la situation est dramatique. Le football national est malade. Les derniers résultats des grands clubs, le Wydad et le Raja en l’occurrence, ne doivent pas occulter la gravité de la situation.
Ceci est dû à quoi ?
A mon avis, la responsabilité incombe aux dirigeants, qui préfèrent choisir des entraîneurs dont le salaire est le moins élevé. Je suis d’accord que vu les conditions matérielles des clubs nationaux, demander un salaire semblable à celui perçu dans les pays du golfe par exemple est inimaginable. En plus, l’absence d’une école de formation des entraîneurs de football par la fédération se fait ressentir de plus en plus.