Le coureur, âgé de 31 ans, engagé cette année dans l’équipe italienne acqua e sapone, a déclaré que Ferrari, accusé d’avoir distribué et administré des substances dopantes à plusieurs coureurs cyclistes de haut niveau, lui avait prescrit de l’érythropoïétine (epo) ainsi que des hormones de croissance, durant la saison 1996-1997. Ce témoignage fait à la barre confirme les précédentes déclarations de Simeoni à la justice italienne figurant dans son procès verbal d’audition et divulgué par la presse italienne en juillet. « Je me rendais à Ferrara (où se trouvait le cabinet de Ferrari) et le docteur me fixait un programme de travail, avec des niveaux de progression », a raconté mardi à la barre Simeoni, datant le début de ces visites au mois de novembre 1996.
Interrogé sur les différentes substances qui lui étaient prescrites, le cycliste a répondu qu’il s’était d’abord agi d’epo : « Cette année-là, j’ai pris de l’epo sur les instructions du Dr Ferrari». « Puis de mars à avril, a ajouté Simeoni, nous avons parlé d’Andriol (testostérone), que je devais utiliser après des entraînements intensifs, dans le but d’augmenter ma puissance musculaire. » Simeoni a indiqué qu’il se procurait l’epo et l’andriol dans des pharmacies en Suisse. Des ordonnances délivrées au coureur par Ferrari, portant des astérisques, ont été produites au tribunal. L’accusation a demandé si ces astérisques servaient à désigner des substances illicites. « Ils indiquaient que je devais prendre de l’andriol après des entraînements longs de cinq ou six heures», a expliqué Simeoni.
«Le docteur Ferrari me disait d’être prudent, de ne pas prendre de testostérone à des moments trop rapprochés des compétitions, pour ne pas être contrôlé positif », a-t-il poursuivi. «Pour éviter d’éventuels problèmes, le Dr Ferrari me recommandait d’utiliser de l’emagel le matin des contrôles, et un autre produit le soir pour diminuer mon hématocrite ».