Les hommes de Mohamed Belkassmi ont fait preuve d’une voracité incomparable. Ils ne pouvaient se contenter du seul titre de champion, le cinquième qu’ils s’adjugent. Ils ont de suite affiché leurs velléités envers la Coupe du Trône. La dernière étape de leur labeur les mettra aux prises avec le Kawkab de Marrakech, une équipe batailleuse jusqu’au dernier souffle. Cependant, la raison finira par l’emporter. L’expérience de la Rabita ne pouvait aboutir à d’autres issues. Les Casablancais finiront par accomplir leur mission, quittant ainsi la salle Ibn Yassine de Rabat, l’illustre coupe sous le bras pour la sixième fois. Évincé du Championnat national, le Kawkab avait là une chance inestimable de sauver sa saison. Les Marrakchis avaient en effet tenu bon, jusqu’aux play-off. Mais leurs adversaires étaient plutôt du genre coriace, ne leur laissant pas beaucoup d’alternatives. Notamment si l’on prend en considération que le KACM est composé de jeunes joueurs, qui sont à peine en début de carrière. Malgré leur jeune expérience, les hommes de Mohamed Youssoufi avaient le vent en poupe. Le fait de se retrouver en finale de la Coupe du Trône leur a donné du poil de la bête. Avant le début du match, les mêmes mots d’ordre dominaient dans les deux camps : «Pas de quartier, pas de pitié !». Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Dès l’entrée de jeu, le KACM prend l’initiative et marque le premier but de la rencontre, à la 20e seconde, grâce à une infiltration de Khalid Kossaï. La réponse de la Rabita ne se fera pas attendre, celle-ci égalisera 40 seconde plus tard. Et c’était parti pour un ballet incessant d’offensives et de contre-offensives. La petite balle vivait là l’un de ses meilleurs moments, les derniers de la saison. L’expérience allait remonter à la surface et donner raison aux Casablancais, qui parvenaient à creuser l’écart, laissant parfois les Marrakchis à quatre distances du score. Ces derniers ne baissaient pas pour autant les bras, bien au contraire. Leur détermination s’abreuvait de la tournure désavantageuse à laquelle ils faisaient face. Les ex-joueurs du Barid de Marrakech ambitionnaient, en fait, de renouer avec la gloire d’antan. Mais la toute jeune formation ne pouvait faire long feu devant la technique bien assimilée des Casablancais. Ceux-ci procédaient à des permutations déroutantes qui faisaient souvent mouche. Rien d’étonnant de la part de ces grosses pointures de la Rabita, capables de gérer le match avec une toute petite avance. De retour des vestiaires, le score affichait 12-9 en faveur de la Rabita. L’entame sera caractérisée par une nette domination de celle-ci. Les Casablancais étaient omniprésents sur la surface de jeu. Leurs offensives étaient dévastatrices. Les Marrakchis étaient toujours aussi tenaces, mais leur prestation était estropiée par un cumul flagrant d’erreurs. Entre-temps, en gestionnaires invétérés, les joueurs de la Rabita assuraient ce volet avec brio, jusqu’au bout du parcours (26-20). Au sifflet final, Mohamed Belkassmi et ses poulains, ainsi que l’ensemble du staff technique étaient aux anges. Ils venaient de signer une réalisation convoitée par le club depuis son âge tendre : le doublé Coupe-Championnat. Le fair-play était également au rendez-vous lorsque le coach marrakchi, Mohamed youssoufi, s’adressait à ses protégés lors d’un temps mort à 10 secondes de la fin du match : « Bien joué les gars, vous avez fait du bon travail, je suis fier de vous et ne manquez surtout pas de féliciter les joueurs de la Rabita». En réalisant le doublé Coupe-Championnat, la Rabita confirme sa suprématie en matière de handball. Elle démontre par là-même que le Championnat du Maroc qu’elle vient de remporter n’était nullement le fruit du hasard. Loin s’en faut. C’est la preuve incontestable qu’elle domine ses adversaires, de très haut.