Franchement, l’Etoile du Sahel nous a fait plaisir et aussi avouons-le, un peu envie. Champion d’Afrique il y a un mois, le club tunisien s’est de nouveau illustré tout récemment au pays du Soleil Levant. Une quatrième place mondiale – il est vrai, un rang de moins que celui obtenu par les Egyptiens d’El Ahly l’an dernier- est venue récompenser leurs efforts. Une belle victoire d’abord face aux Mexicains de Pacheca qui du coup leur a permis de s’offrir la rencontre de rêve. Défier Boca Juniors, le club de toutes les vedettes argentines, de Maradona à Riquelme en passant par les Batistuta, Caniggia ou Vèron. A la leçon de tango, les Maghrébins tiennent le rythme, se créent deux ou trois occasions nettes de scorer mais finalement s’inclinent par la plus petite des marges face au réalisme bleu et or. Face à Urawa, le champion asiatique chez lui, ils obtiennent un nul mérité (2-2), exclus du podium seulement à la loterie des tirs au but. Le Japon, le Mondial des clubs, le bal des champions… Mustapha Madih a certainement dû y penser ces jours-ci. Cette même Etoile était venue battre les FAR, sa victime marocaine préférée, à Rabat de surcroît durant l’été (0-1). L’arbitrage, certes calamiteux, avait été (exagérément) stigmatisé ce soir-là. Mais la différence, la vraie, elle s’est jouée sur la maîtrise et surtout sur la préparation. Les FAR avaient enchaîné une fin de saison difficile directement sur les matches de poule de cette Ligue des Champions tant convoitée. Madih, tout auréolé de son titre de champion avec l’OCK, débarque. Pas le temps de découvrir l’effectif, de procéder à des essais. Tariq Merzouk, meilleur buteur de D2, venu du promu kénitréen, est la principale recrue. Lui aussi passe de Berrechid, Témara ou Nador à des confrontations on ne peut plus musclées : Etoile du Sahel ou JS Kabylie. Un autre monde. Avec deux défaites lors des deux premières rencontres et le seul international du groupe (Rabeh) qui s’en va, les militaires se mettent d’entrée en difficultés. A ce niveau là, ça ne pardonne pas. L’Etoile et les Libyens de
l’Itihad passent en demi-finale. Madih et ses poulains profitent des promotions du Ramadan pour s’acheter des téléviseurs. La suite de la compétition, c’est sur le petit écran qu’ils la suivront.
Parler de l’Etoile aujourd’hui ou d’El Ahly tout juste hier, c’est oublier que c’est le Raja de Casablanca qui avait ouvert la voie. Souvenez-vous de Moustaoudaa et ses frères et cette rencontre mythique au Morumbi de Sao Paulo face au Réal Madrid des Raul, Roberto Carlos et autres Anelka. C’était le premier Mondial des clubs il y a presque huit ans de cela maintenant. La formule a depuis changé, mais nos clubs n’ont plus décroché l’étoile qui permettrait de la découvrir et irrémédiablement de la déguster. En cette fin d’année, celle du Sahel, elle, s’est régalée.