El Aynaoui, l’ambassadeur

Quelles que soient les conditions, quel que soit l’état de son mental ou celui de son physique, quelle que soit la situation qu’il vient à peine de vivre ou l’épreuve qu’il vient tout juste de subir, Younès El Aynaoui fait preuve d’un sang-froid hors pair. D’un flegme inégalable, le géant marocain sait faire de l’ordre dans ses idées et inscrire chaque situation dans son contexte, effectuant les transitions qui s’imposent avec une célérité étonnante. C’est dire le contrôle que possède ce grand tennisman sur sa personne, son être.
Tenant compte de toutes ces qualités, l’Association internationale des journalistes de tennis n’a pu voir au-delà de Younes El Aynaoui, tellement il faisait de l’ombre aux tennismen toutes catégories confondues. L’Association en question, qui compte dans ses rangs des journalistes issus des quatre coins du globe, s’est donc résolue et a désigné, en conséquence, le champion marocain en qualité d’ambassadeur du tennis en 2003.
Par le biais de son président, l’association a chanté les louanges de ce grand monsieur qui a gravé ses initiales en lettres d’or dans le registre du tennis international. « El Aynaoui est toujours prêt à se présenter devant les médias même après les déceptions et les défaites ». Cette déclaration haute en sens et en signification est l’oeuvre d’un certain M. Evans, qui n’est autre que le président de l’Association internationale des journalistes de tennis, reprise par le site WEB des internationaux d’Australie.
M. Evans cite des situations où Younès El Aynaoui a fait preuve d’une placidité sans égale, même dans les moments les plus pénibles, se prêtant au jeu des questions-réponses avec les représentants des médias, sans emportement ni irritation.
Le président de l’Association internationale des journalistes de tennis revient, notamment, sur le match comptant pour le quart de finale de l’Open d’Australie, lors de l’édition 2003. À l’issue de ce match palpitant, où tout honneur a été fait à la petite balle jaune, notre champion national n’a pu sortir victorieux de cette bataille non des moindres, face à un rouleau compresseur portant le nom d’Andy Roddick. Si l’on tient compte des moyens mis à disposition de l’un et de l’autre, ainsi que du fossé qui sépare leurs âges respectifs (31 ans contre 21), on peut consciemment dire que notre géant national est sorti vainqueur, tout court !
Battu difficilement, en cinq set, balayant d’un revers fatigue physique et mentale, déception et peut-être même ulcération après être passé aussi près, Younès El Aynaoui, du témoignage de M. Evans, « a rempli ses obligations en répondant à toutes les questions des journalistes dans quatre des six langues qu’il parle couramment. »
La décision de l’Association internationale des journalistes de tennis n’est pas surprenante outre mesure. Younès El Aynaoui est réputé pour son caractère humble et disponible, toujours prêt à tendre la main, toujours partant pour la bonne cause. En témoigne son engagement sur le plan caritatif, même lorsqu’il est sur les courts. En effet, Younès El Aynaoui verse, pour chaque ace réalisé lors d’une rencontre, une somme d’argent au profit d’une association caritative marocaine. Cependant, le plus surprenant est que notre ambassadeur s’est vu attribuer son titre devant un parterre de stars tennistiques. Ainsi, que ce soit les Américains André Agassi et James Black, le Thaïlandais Paradorn Srichaphan, le Suisse Roger Federer, le Brésilien Gustavo Kuerten ou encore l’Espagnol Carlos Moya, tout ce beau monde n’a pas réussi à faire le poids. Véritable légende vivante du tennis marocain, Younès El Aynaoui a accumulé les belles réalisations, que ce soit au Grand Chelem, en Masters Series ou aux tournois de tout bord. Du haut de son expérience, il a tutoyé les sommets du tennis mondial, évoluant gracieusement sur les courts et tenant avec délicatesse, au bout de sa raquette, le souffle de millions de Marocains à travers le monde.