Tombé à la 114e place du classement technique après avoir interrompu sa saison au deuxième tour de Wimbledon l’année dernière, Escudé a remporté là le quatrième tournoi de sa carrière. Le premier en plein air à l’issue d’un parcours remarquable qui l’a vu éliminer sans perdre un seul set le Marocain Younès El Aynaoui, tête de série N.6, le Suisse Ivo Heuberger, le Sud-Coréen Lee Hyung-taik et l’Argentin Agustin Calleri (N.8) avant cette finale. L’adversaire qu’il avait en face de lui, en gros progrès, avait éliminé le Français Sébastien Grosjean (N.4) en quarts de finale et le Britannique Tim Henman (N.7) au tour suivant. Mais, terrible serveur, Ljubicic (1,93 m et 82 kg) est resté un peu lent dans ses déplacements. « Ce fut une semaine parfaite. J’ai bien joué dès le début et plus j’avançais, plus je me demandais : pourquoi pas ? Aujourd’hui, j’étais un peu nerveux avant le coup d’envoi, car c’était mon premier match nocturne et la lumière était complètement différente », a déclaré Escudé après sa victoire.
Son dernier match remonte au 26 juin de l’an dernier. Au deuxième tour du tournoi de Wimbledon, il avait alors remporté le premier set de son match face à l’Espagnol Juan Carlos Ferrero 7-6 (7/5) avant, dans l’incapacité de jouer convenablement, de laisser filer les deux suivants 6-3, 6-3, et d’abandonner. Souffrant de l’usure de l’articulation au niveau de la hanche gauche, avec début d’arthrose, il devait décider d’observer un long repos complet. Le résultat d’une intervention chirurgicale n’offrait en effet aucune garantie de succès. Après des exercices en piscine et un long travail de musculation, il avait repris sa raquette, restée au clou pendant quatre mois et demi. Ce repos forcé, autorisant une récupération en profondeur, lui aura fait le plus grand bien.
Le voici superbement relancé avant les Internationaux d’Australie, où il s’illustra, en 1998, en parvenant en demi-finale après avoir remporté trois matches haletants en cinq sets, dont il avait perdu les deux premiers. Il se souviendra que le Tchèque Petr Korda y triompha à la surprise générale en 1998 après s’être imposé à… Doha.