L’équipe de France de football disputera ce mercredi 9 novembre à Fort-de-France contre le Costa Rica, un match historique, en hommage aux Antilles, mais qui doit déjà servir à préparer le Mondial-2006 avec, notamment, la désignation du gardien de but titulaire entre Barthez et Coupet. C’est une parenthèse. Un drôle d’aller-retour, avec 17 heures d’avion en trois jours, pour un match historique en Martinique. Pour la première fois, l’équipe de France va recevoir dans les Dom-Tom, dans un stade de Dillon où les 16.216 places seront évidemment toutes occupées.
Une première rendue possible par la volonté du sélectionneur et l’envie des joueurs dont plusieurs sont originaires des Dom-Tom. Les "Guadeloupéens" Thuram, Wiltord et Gallas, le "Guyanais" Malouda et les "Martiniquais" Henry, Abidal et Anelka s’en souviendront sans oute longtemps.
Cela a donc beau être un match de plus dans le programme d’internationaux pour lesquels la saison peut s’étendre jusqu’à la finale de la Coupe du monde à Berlin le 9 juillet. C’est sans doute pourquoi le sélectionneur, malgré les réticences initiales de certains clubs, a finalement réussi à réunir tout le monde, ou presque. Zidane, Squillaci et Zebina sont blessés alors que Trezeguet ne sera là que contre l’Allemagne, samedi au Stade de France, dans un groupe qui semble avoir plus d’un point commun avec celui qui ira au Mondial. "J’ai toujours voulu deux matches, assure Domenech. C’était important car l’équipe de France a peu de matches pour se préparer. C’est une période difficile mais il faut les faire, ils servent de préparation à la Coupe du monde. Ce ne sont pas des matches pour faire plaisir aux uns et aux autres. Ce sont des matches à enjeu sportif."
Car, au-delà de l’hommage aux Antilles, Domenech qui, d’ici la mi-mai, ne reverra ses troupes que 48 heures, pour France-Slovaquie le 1er mars, veut profiter de ces six jours, en partie hors du cadre parfois ennuyeux de Clairefontaine, pour affiner ses choix.
L’occasion, par exemple, de jauger l’état d’esprit de Nicolas Anelka, parti en claquant la porte en novembre 2002 après avoir lui-même vu la porte des Bleus se refermer brutalement avant les Coupes du monde 1998 et 2002.
L’occasion, aussi, de désigner le gardien titulaire pour le Mondial. Un choix difficile entre un Barthez de retour en sélection après sa suspension de cinq mois et demi pour avoir craché sur un arbitre et un Coupet impeccable durant l’intérim. L’occasion, enfin, de se frotter à un football différent. Ce n’est que la deuxième fois – et la dernière d’ici mai – que Raymond Domenech va confronter ses idées à une sélection non européenne, après la Côte d’Ivoire (3-0) en août.
Le Costa Rica, qualifié pour le Mondial dans la zone Concacaf derrière le Mexique et les Etats-Unis, répond aux critères malgré l’absence de ses meilleurs joueurs, dont Paolo Wanchope. Autant de bonnes raisons de ne pas considérer ce rendez-vous comme "un match banania" pour Domenech. D’autant que la FFF compte sur les joueurs et l’encadrement pour remettre leurs primes aux victimes de la catastrophe aérienne du 16 août. Et sans victoire, pas de primes, ce qui gâcherait un peu le voyage.