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France : le rugby en pleine forme

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Dix ans après l’avènement du professionnalisme, le rugby des clubs bénéficie en France d’une image très positive, qui séduit les annonceurs et le grand public, mais oblige les acteurs à abandonner certaines comportements répréhensibles.
Marseille – Paris SG ? Dépassé ! Samedi, un match du Top 14, opposant le Stade Français au Stade Toulousain, attirera 79.500 spectateurs au Stade de France. Le record du nombre des spectateurs (57.603) pour une rencontre d’un Championnat de France, établi lors d’un match de football OM-PSG un jour d’avril 1998 au Stade Vélodrome, sera pulvérisé. Au-delà du duel des "deux stades", qui avait déjà rempli   le Parc des Princes en avril, le rugby bénéficie d’un courant de sympathie de la part des spectateurs. Lors des sept premières journées du Top 14, les clubs ont enregistré une hausse de fréquentation de 23%, soit 8423 spectateurs de moyenne par match. Loin des "chambrées" à trois chiffres qui se passionnaient pour certains matches du Championnat à 80 clubs, définitivement enterré en 1992. La réduction progressive de l’élite, passée en l’espace de treize ans de 80 à 14 clubs, a rendu la formule de Championnat plus lisible, notamment depuis l’instauration d’une poule unique, au début de la saison 2004-2005.
La diffusion régulière de rencontres du Top 14 a également favorisé le phénomène rugby. "Canal Plus, allié à d’autres phénomènes, comme la modernisation des stades ou les opérations menées par le Stade Français, ont contribué à donner une image plus moderne du rugby, analyse Eric Bayle, directeur de la rédaction, en charge du rugby au sein de la chaîne.
Aujourd’hui, on a touché un nouveau public, qui est sportif et qui, jusque-là, ne s’intéressait pas au rugby des clubs notamment en raison du manque de lisibilité de la formule du Championnat". Cet attrait pour les spectateurs se double d’une augmentation sensible des droits marketing perçus par la Ligue nationale de rugby (LNR), dont les revenus commerciaux atteignent 8 millions d’euros par an, pour un budget de 40 millions d’euros. "Le rugby bénéficie d’une image de marque très positive, même si nous rencontrons certaines difficultés pour élargir le cercle des parraineurs, explique Jean-Paul Dumont, président de la commission Marketing de la LNR. Les sponsors sont séduits par la capacité du rugby à attirer du monde dans les stades, mais aussi par son côté bon enfant". Pourtant, les parraineurs, qui pour certains débourseraient entre 10 et 15 millions d’euros sur trois ans, exigent un retour sur investissement. "L’époque du mécénat pur et simple et révolu, souligne Jean-Paul Dumont. Les valeurs, c’est bien, mais les sponsors veulent des résultats tangibles". "L’image du rugby est très positive. Ce sport mérite ce qui lui arrive", estime Raphaël Niemi, en charge du parrainage rugby à la Société générale,  dont l’investissement annuel pour le ballon ovale atteint au total 9 millions d’euros. Partenaire de la Fédération (FFR) depuis 1987 et de la LNR depuis 1998, la Société générale a d’ailleurs adapté sa communication à l’évolution du rugby.
"Au départ, nous nous sentions proches des valeurs de l’amateurisme véhiculées par ce sport, rappelle M. Niemi. Aujourd’hui, nous faisons de même avec le professionnalisme, qui constitue l’une des valeurs internes de l’entreprise".
Cet attrait des spectateurs et des parraineurs se double de certaines obligations pour les acteurs du rugby français. Ainsi, les bagarres générales et médiatisées, survenues lors des matches Biarritz – Stade Français (17 septembre) et Bourgoin – Agen (8 octobre) ont rouvert un débat sur la nécessité (ou non) de gommer les dernières scories du rugby "à l’ancienne".
"Les gens viennent voir des “mecs” physiquement costauds qui pratiquent un sport de combat, glisse Jean-Paul Dumont. Je ne pense pas qu’il faille tout aseptiser".
"Il ne s’agit pas de priver le rugby des “marrons” pour une mauvaise tenue en mêlée ou d’interdire la boîte à gifles, mais de stigmatiser des bagarres générales et des gestes qui peuvent choquer un public plus large, avance Eric Bayle. Le rugby des clubs est encore en campagne promotionnelle".

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