C’est le statu quo. Plus d’un mois après avoir accompli sa mission avec brio, en arrivant à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2004 en Tunisie, une première pour un entraîneur national, Badou Zaki est toujours dans l’attentisme. Jusqu’aujourd’hui, il n’a pas encore signé de contrat avec la Fédération royale marocaine de football, alors que l’on s’approche des phases éliminatoires de la coupe du monde 2006, qui débuteront juin prochain, avec comme première sortie, Malawi-Maroc. Selon Abdellah Ben Hsaïn, président de la commission statuts et règlements, président de la commission technique, et en même temps, trésorier de la FRMF, ce statu quo s’explique par l’absence d’un cadre légal et juridique nécessaire à la conclusion de ce bail. «On attend la réunion du bureau fédéral», explique ce dernier. Pour Zaki, qui se veut rassurant, l’accord sera conclu dans les prochains jours. En attendant, l’expectative domine.
Pourtant, le cadre technique national s’est réuni avec plusieurs responsables de la FRMF pour discuter des termes de son nouveau contrat. D’abord, lors de sa rencontre avec le président de la commission statuts et règlement, Ben Hsaïn. Une rencontre durant laquelle les deux parties ont parlé de l’aspect technique et financier du contrat. Et comme il faut passer par le centre de décision, Zaki s’est réuni, récemment, avec le premier vice-président de la FRMF, M’hamed Aouzal. À part cela, rien n’a filtré sur les négociations entre les deux parties. Interrogé sur les conditions proposées par Zaki pour renouveler son contrat, Ben Hsaïn a répondu, sans hésiter, qu’il n’avait aucune idée. Mais une chose est sûre. C’est que les négociations sont en cours et la décision finale appartient, maintenant, au premier vice-président de la FRMF, Aouzal, qui a le plein pouvoir de trancher sur cette question. «C’est un problème qui ne me concerne plus. C’est à Aouzal de prendre la décision », tient à préciser Ben Hsaïn. Jusqu’à la finale de la CAN 2004, Zaki était lié avec la FRMF par un contrat-objectifs. Contrat dans lequel, il était stipulé que l’entraîneur national devait atteindre un objectif, celui du dernier carré. Chose faite avec brio. Résultat qui a poussé la FRMF à renouveler le contrat de Zaki jusqu’à 2006, avec une augmentation de salaire de plus de 20 %. Mais, aujourd’hui, les donnes ont changé. La responsabilité aussi. Badou Zaki en est conscient. D’ailleurs, il ne le cache pas. «J’ai mis en place toute une stratégie avec un programme de travail spécifique. Mon objectif est de décrocher le billet de qualification pour la Coupe du monde 2006. La tâche ne sera pas facile. Pour convaincre les Marocains, il faut se classer premier de notre groupe, synonyme de qualification à la fois à la Coupe du monde et la Coupe d’Afrique», tient à souligner Badou Zaki. Avec la nouvelle formule, un travail de titan attend l’entraîneur national.
À commencer par rassembler les joueurs, ce qui n’est pas une mince affaire car, en fin de championnats, les joueurs, fatigués, sont beaucoup plus sollicités par leurs clubs qu’en période normale. Il aura aussi à s’adapter aux nouvelles donnes. Les prochaines rencontres des «Lions de l’Atlas» s’inscrivent dans un contexte particulier, différent de celui des éliminatoires de la Coupe d’Afrique. Il s’agit de gérer le capital acquis lors de la CAN 2004.
Ce qui demande un traitement, différent, plus professionnel. «À tout cela, il faut ajouter que les joueurs, tout au long de ces phases éliminatoires, vont rester regrouper pendant plus de quarante jours. Alors que normalement, c’est la période des vacances», fait remarquer, Zaki. Avant de se déplacer au Malawi, le 6 ou le 7 juin prochain, les «Lions de l’Atlas» affronteront, le 31 mars, dans un match amical, l’équipe nationale de la Zambie, avant de recevoir, toujours dans une rencontre amicale qui s’inscrit dans le cadre de la promotion de la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2010, le 24 avril, l’équipe d’Argentine, avec toutes ses stars, Crespo, Aimar, Zaneti, Kelly Gonzales, Saviola…