La rencontre s’est déroulée devant pas plus de 600 personnes. Elle n’en était pas moins d’une grande importance. Et pour cause, il était question ce samedi de la grande finale de la Coupe du Trône, saison 2004-2005, de handball. Un sport à la grande histoire au Maroc mais qui fait face à une grande crise de popularité.
La rencontre a opposé la Rabita de Casablanca au CODM (Meknes). Les deux équipes étaient bel et bien décidées à renouer avec le passé glorieux du handball marocain. L’une en gardant le titre et par là le doublé, la Rabita ayant déjà inscrit son nom en lettres d’or en remportant le championnat de cette année. L’autre, en se frayant son petit chemin au soleil par une victoire synonyme d’un titre longtemps convoité.
Le match démarra de façon équilibrée même si la Rabita parvenait à prendre deux à trois buts d’avance (4/7,4/8,5/8). Les protéges de Bouhadioui avaient des difficultés à stopper l’offensive de Bennouna, Daouni et consorts. Les Rouge et Blanc n’arrivaient pas à égaliser, et les représentants de Derb Ghallef, avec un Younes Tatbi appliqué, un Bennouna efficace et Daouni qui a confirmé ses progrès va creuser l’écart pour clore la première mi-temps avec une légère avance de quatre points (14/18).
Au retour des vestiaires, les Meknassis donnèrent l’impression de vouloir prendre les choses en main en se montrant plus efficace en défense et un jeu organisé dont le maître n’est autre que le coach Bouhadiou qui a su contrer les capacités de chaque élément de l’équipe adverse. En face les hommes du président Tatbi, soutenus par les enfants des quartiers de Derb Ghallef, l’Oasis et Maârif étaient intraitables. Faisant preuve d’une grande agressivité, ils ont pu prendre d’assaut les murailles de la forteresse ismalienne. Les joueurs du CODEM ont fini par perdre pied. D’où une grande confusion tactique avec plusieurs changements de schémas de jeu, et plusieurs changements de joueurs dont le doute a atteint leurs esprits. Mieux encore, le gardien de but casablancais Hicham Ben Kadi a réalisé des miracles dans ses bases.
Le CODM a misé en vain sur son expérience pour revenir dans le dernier quart d’heure, mais la précipitation, les incroyables ratages et l’âge avancé des joueurs n’ont permis que de réduire le score pour rendre la défaite plus douce. La rencontre a été verrouillée avec le score 25/34 en faveur de la Rabita, les Meknassis devront tourner la page et les deux clubs devront reprendre les chemins des salles pour affronter une nouvelle saison qui sera animée par l’émergence de nouveaux talents, le FUS, le Hay Mohammadi et le KACM qui seront de redoutables combattants. Mais ce n’est pas pour faire oublier le véritable triomphe d’une équipe comme la Rabita sur le handball national, cette année comme tout au long des dernières trois années, où le club, sans ressources et sans salle, a régné en maître absolu sur cette discipline, en s’adjugeant le championnat et la Coupe du Trône et en faisant preuve d’une excellente qualité de jeu dans les compétitions continentales ou régionales. Modeste, Tatbi Abdellatif, président de la Rabita, a déclaré à l’issue de cette rencontre qu’ « on peut dire que c’est le handball marocain qui a triomphé. Cette rencontre a enregistré un nombre record de spectateurs des deux camps. Les sponsors commencent à faire confiance à ce sport et à taper à nos portes. Les médias nous accompagnent. C’est un vrai tournant et des acquis à préserver ». Pour le dirigeant, président du club pendant plusieurs années et qui a récemment brillé par son refus de toucher la prime de 20000 DH qui a été octroyée au club suite à sa victoire au Championnat, « c’est le rôle des dirigeants de club qui doivent mener la destinée d’un sport qui n’est que le parent pauvre des autres disciplines. C’est aussi la responsabilité de l’Etat et des autorités. Ce sport est tributaire d’une infrastructure adéquate, si nous voulons progresser».