Sports

Il faut populariser la natation

© D.R

ALM : La natation au Maroc a complètement disparu de la scène sportive. Comment expliquez-vous cette situation?
Abderrazak Marsoul : C’est vrai que pendant un certain temps, la natation marchait à pas de tortue. Cela est tributaire du manque de moyens et d’infrastructures, chose qui s’est répercutée sur les échos de la discipline en question. Mais l’on constate que l’année 2003 a été riche en manifestations. Plusieurs événements ont, en effet, eu lieu cette année et je puis certifier que l’avenir de la natation au Maroc s’annonce sous de meilleurs auspices. L’année 2003 a également été caractérisée par la mise en place d’une direction technique, un organe qui va amplement contribuer à l’envol de cette discipline, par le biais d’un suivi de très près de l’évolution et la progression de celle-ci, ainsi que des résultats affichés le long de la saison. Auparavant, c’était la commission technique qui se chargeait de tout ce qui gravitait autour de la nage.
La discipline semble en effet remonter à la surface après une sorte de léthargie. Qu’en est-il au juste et à quoi cela est-il imputable ?
Le foisonnement des compétitions est, en fait, le résultat d’une nouvelle approche. C’est la conséquence directe de la nouvelle politique adoptée cette année. Il y a eu création de deux pôles distincts : le pôle du Nord et celui du Sud. Cela a donné l’occasion à plusieurs clubs de participer, avec un effectif plus important. Une participation qui s’est finalement avérée aussi quantitative que qualitative, notamment chez les poussins et les benjamins, qui représentent en fait la base de la natation qui assurera un jour la relève.
Quelles sont les stratégies qui ont été adoptées ?
Les manoeuvres ont a été focalisées sur l’orientation du travail. Une vision ciblée permet de cerner le processus à suivre pour une évolution tangible, tant sur le fond que sur la forme. Ainsi, un critérium englobe trois variantes, à savoir nages alternatives ( crawl – dos), nages simultanées (brasse – papillon) et finalement les quatre nages. Les 16 premiers se retrouvent directement en phases finales. Les orientations de base ont finalement abouti à une grande participation, de bons résultats, une correction des mouvements, l’accentuation de la concurrence et de la motivation. Il en a résulté des performances sur toute la ligne.
Que de bons résultats, certes, mais que faut-il réellement pour une renaissance avérée de ces sports aquatiques?
Pour parler de renaissance, il faut parler de moyens, c’est étroitement lié. Le manque d’infrastructures est caractérisé par la quasi-inexistence de piscine olympique, puisqu’il n’y en a qu’une seule, sise au complexe Mohammed V à Casablanca et qui a été inaugurée en 1983 à l’occasion des Jeux Méditerranéens. Sinon, la capitale économique est lésée en matière d’infrastructures, si l’on se réfère à la densité démographique, sans oublier la mauvaise programmation des compétitions (…) Il faudra aussi impliquer davantage les jeunes générations qui distillent un penchant pour la natation. Nous avions parlé de centres d’entraînement sport/étude, mais pour que cela voit le jour, une mobilisation palpable s’impose. Il faudra faire appel au ministère de l’éducation nationale. Par ailleurs, si on liste le nombre d’élèves qui sont engagés dans le sport, on ne recenserait pas plus de deux classes par délégation. En Afrique du Sud, par exemple, la natation est nettement devenue un sport national, puisque celle-ci constitue une épreuve scolaire à part entière. Il faut également évoquer les moyens qui sont pratiquement inexistants, et ceux dont on dispose sont malheureusement mal-exploités. Les piscines sont peu nombreuses et il faudra incessamment se pencher là-dessus. Les villes telles que Oujda ou El Jadida ne disposent que de petits bassins, qui, plus, sont fermés durant l’hiver. Outre les moyens qu’il faudra mobiliser, la renaissance de la natation passe inéluctablement par sa vulgarisation.
Les Championnats d’Afrique juniors viennent de se clôture. Quelle lecture faites-vous de cette édition ?
J’estime que c’était une véritable réussite, tant sur le plan organisationnel que sportif. La Fédération de tutelle a été félicitée par le président de la Fédération Internationale, qui est allé jusqu’à nous proposer l’organisation d’une étape de la Coupe du Monde. Côté performances, les jeunes athlètes marocains ont, de loin, fait mieux que les éditions précédentes, ce qui atteste que la machine se remet en route, doucement mais sûrement.

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