ALM : L’Argentine peut rencontrer le Brésil en cas de victoire des deux équipes lors des demi-finales ? Quel est votre sentiment ?
Lionel Messi : C’est la finale dont j’ai toujours rêvé. Tout le monde connaît la rivalité entre le Brésil et l’Argentine. Cela promet une fête magnifique entre deux géants sud-américains qui ont une grande tradition footballistique. Sans oublier que la finale aura lieu dans le stade mythique du Maracana. Tout grand joueur rêve de vivre un tel moment de gloire. Mais avant tout cela, il faut d’abord battre les Pays-Bas pour nous retrouver en finale.
Vous avez marqué quatre buts lors des cinq premiers matchs de l’Argentine lors de ce Mondial. Cela a mis fin aux rumeurs sur votre rendement au sein de l’Albiceleste…
J’essaie au maximum de ne pas donner d’importance à ce que peuvent dire les gens. Je reste concentré sur mon travail et le rendement de mon équipe. L’important pour moi et pour mes coéquipiers est de rester fidèle à notre jeu, de suivre nos tactiques, de répondre présent sur le terrain, pour réussir à faire de bons résultats. Jusque-là ça a bien marché. Nous sommes en demi-finales, c’est le carré d’As, et c’est déjà excellent. Il reste une marche pour jouer la finale, c’est ce qui concentre toute notre attention aujourd’hui : le match contre la Hollande, qui est un adversaire solide.
Etes-vous satisfait du rendement de votre équipe jusque-là ?
L’Argentine joue très bien. Nous avons tous bien travaillé pour atteindre le stade des demi-finales. Notre match face à la Suisse était très dur, mais nous avons su gagner et passer au tour suivant. Nous avons aussi une excellente défense qui nous permet de faire face aux grands attaquants. Cela nous donne de la confiance. Mais nous sommes surtout unis au sein du groupe, pour servir notre équipe nationale et la mener à bout.
Parlez-nous des buts que vous avez marqués et surtout du ballon de cette édition, le fameux Brazuka ?
C’est une Coupe du monde très particulière cette année. Les gens vont en parler durant des années comme une édition qui ne ressemble pas aux autres. Car chaque match a proposé quelque chose de nouveau et de surprenant aux amoureux du foot. J’ai marqué des buts et cela a aidé mon équipe à passer en demi-finale. C’est une fierté pour moi d’être au service de mon pays et de mes coéquipiers. En ce qui concerne la ballon Brazuka, c’est un excellent ballon et c’est une belle chose que dans chaque Mondial nous avons un ballon nouveau, plus performant pour servir encore les buteurs et le beau jeu.
Qu’est-ce qui est le plus important pour vous, être le meilleur joueur du monde ou gagner la Coupe du monde?
Bien sûr, gagner la Coupe du monde. C’est le rêve suprême de tout footballeur. C’est mon rêve depuis que je suis un enfant. J’ai toujours vécu en pensant à la joie et la fierté de gagner cette Coupe du monde. J’ai demandé à mes amis au Barça, Xavi, Iniesta et Piqué ce qu’ils avaient ressenti lorsqu’ils avaient gagné la Coupe du monde en 2010. Ils m’ont tous affirmé que le sentiment dépasse de loin toute autre victoire. C’est un sentiment indescriptible.
Parlez-nous justement de vous et du Barça…
Je me sens chez moi à Barcelone. C’est le club de ma vie. C’est là que j’ai été formé, que j’ai connu les plus grands moments de ma carrière de footballeur. C’est un grand club, avec une grande histoire et des joueurs de grand talent. C’est une équipe où on apprend de grands-choses. Le staff est toujours présent à nos côtés, la philosophie du club est claire : avoir les meilleurs joueurs, offrir le meilleur football possible et gagner des titres. C’est un défi de tous les jours et un honneur suprême pour tout footballeur de porter ce maillot.
Sentez-vous de la pression puisque vous êtes le capitaine de cette équipe d’Argentine ?
C’est un honneur et une fierté d’être le capitaine de cette sélection argentine. Et je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mener mon équipe le plus loin possible dans ce Mondial. J’essaie du mieux que je peux d’évacuer toute la pression pour que mon rendement soit au maximum. Et je travaille tous les jours pour rendre à mon équipe cette confiance qu’elle a mise en moi pour atteindre notre objectif qui est de soulever le trophée à la fin de la compétition.
Quel est le match qui vous a semblé le plus dur pour l’Argentine ?
Notre match face à la Belgique. Nous avons sorti du grand jeu. L’adversaire était très fort, mais nous avons tenu et à la fin nous avons su ne pas perdre pour passer en demi-finale.
Quel est le joueur qui a attiré votre attention lors de ce Mondial ?
Je pense à James Rodriguez qui a marqué un but de toute beauté face à l’Uruguay. C’est un grand joueur, qui a beaucoup de talent et beaucoup d’avenir.
Que pensez-vous de la sortie prématurée de ce Mondial de l’Espagne, le tenant du titre ?
Le groupe de l’Espagne était très dur. Et cette Coupe du monde est pleine de surprises. Plusieurs autres grandes nations de foot sont sorties très tôt, au premier tour, alors que des équipes moins connues sont allées jusqu’aux quarts de finale. En ce qui concerne l’Espagne, il faut savoir que la Roja a de grands joueurs et la réserve est tout aussi impressionnante. Je suis sûr que l’Espagne va très vite revenir encore plus forte et encore plus solide comme l’une des plus grandes équipes au monde.