L’équipe d’Irak de football peut s’adjuger, vendredi face à l’Italie, la médaille de bronze du tournoi masculin des Jeux d’Athènes et conclure sa drôle d’épopée olympique en apothéose. Ce match pour la 3e place, disputé à Salonique (20h30/17h30 GMT), rêvet une dimension particulière depuis l’enlèvement d’un journaliste italien en Irak, le week-end dernier.
Un groupe islamiste qui se fait appeler l' »Armée islamique en Irak » a lancé un ultimatum à Rome pour que l’Italie retire ses troupes déployées en Irak en échange de la libération du journaliste Enzo Baldoni. Mais le contexte extra-sportif de la rencontre ne doit pas faire oublier que l’Irak est à portée d’un exploit qui restera gravé dans les annales olympiques. D’abord parce qu’il s’agirait de la deuxième médaille de ce pays (une médaille de bronze en 1960 à Rome en haltérophilie) et ensuite parce que l’aventure des jeunes Irakiens est un symbole fort de redressement et d’optimisme. « Un succès de cet acabit sera valorisant pour notre pays qui se trouve dans une situation difficile », résume l’entraîneur irakien Adnan Hamad. Dans un pays martyr où le sport est une préoccupation futile, l’Irak a dû jouer, se qualifier et se préparer hors de ses frontières. Cela ne l’a pas empêché de tomber le Portugal dès son premier match (4-2), puis de battre le Costa Rica (2-0) et également l’Austalie en quarts de finale (1-0).
Les Irakiens, sèchement éliminés par le Paraguay en demi-finales (3-1) sans avoir eu le temps d’y croire, ne partent certainement pas favoris face aux champions d’Europe Espoirs en titre. Mais le monde olympique sait maintenant que cet Irak-là est passé maître dans l’art de la surprise.