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«J’admire les femmes de forte personnalité»

ALM : Quel effet cela vous fait d’être la meilleure tenniswoman marocaine, arabe et africaine ?
Bahia Mouhtassine : Il est certain qu’être championne d’Afrique et au monde arabe est une source de fierté et de réjouissance pour moi. Ce qui est encore plus certain, c’est le travail continu et de longue haleine, qu’il fallait que je consente afin d’en arriver là. Evoluer dans un sport pour une femme n’est pas de tout repos. Loin s’en faut. J’ai commencé à pratiquer le tennis depuis mon enfance. J’ai dû faire un choix entre continuer mes études et me frayer un chemin, parmi les hommes, dans le tennis professionnel. J’ai cru en mon talent et mes capacités. J’ai su être patiente et persévérante. Jusque-là je n’ai pas été déçue et je compte continuer encore.
Qu’en est-il des rumeurs qui circulaient sur votre changement de nationalité en faveur du Qatar ?
C’était juste deux propositions, que j’ai d’ailleurs refusées. Je ne choisirai jamais de jouer sous un autre drapeau que celui de mon pays. Je suis fière de représenter la femme arabe et musulmane. Mais je le suis encore plus en tant que marocaine. Ce que j’espère, je ne le dirai jamais assez, c’est trouver un sponsor marocain. C’est malheureux se voir se proposer de l’aide de la part d’un pays, qui plus est un pays arabe et d’avoir du mal à en trouver dans sa propre patrie. Comment peut-on avoir des championnes marocaines, si l’on voit déjà le nombre de problèmes auxquels je suis confrontée ? L’effet boule-de-neige, qui a pourtant apporté ses fruits chez les hommes, est loin d’être pour demain chez les Dames.
D’où le manque, sinon l’absence du tennis féminin au Maroc…
Absolument. A cela s’ajoute l’absence d’un système tennis-études à même de garantir à la fois un bon niveau et une éducation fiable pour les tenniswomen marocaines. Les courts, la réticence des parents aidant, en sont désertés dès que la question du professionnalisme est posée. L’exemple de Bahia, pour beaucoup de gens, n’est pas à suivre.
Votre entraîneur et fiancé, Brahim Bertaïl, vous est d’un grand apport. Comment cela se passe-t-il ?
Brahim est à la fois mon entraîneur, manager et mon compagnon de route. Cela fait 3 ans que nous sommes ensemble. Je ne m’imagine pas sans lui. Il m’aide énormément. En tant que joueuse, je n’ai du temps que pour mon entraînement. Tous les autres préparatifs, c’est lui qui s’en charge. Il croit en moi et il m’encourage de poursuivre et d’aller de l’avant. Je lui en suis très reconnaissante. Ensemble, on est prêts à nous battre, avec ou sans soutien.
Quel est votre meilleur souvenir en compétition ?
C’était en Italie, à Fontana Freda. Tout au long de l’épreuve, j’étais à une ou deux balles de matchs ou de la défaite. Et je réussissais à remonter la pente et gagner le match. Il en était ainsi, tout le tournoi durant. En quarts de la finale, je devais disputer la rencontre contre une Russe. J’étais menée 7-5, 4-0 et j’ai réussi à redresser la barre. On avait battu le record du monde de WTA puisqu’on a joué 4h et 35 mn.
Si Bahia Mouhtassine n’était pas la tenniswoman que l’on connaît, qu’est ce qu’elle aurait voulu être ?
Une businesswoman…(rires). J’admire les femmes avec une forte personnalité, présentes, actives, dynamiques…être une femme d’affaires, c’est tout cela à la fois.

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