Elle est d’abord revenue sur sa décision de manquer les demi-finales du 200 m, deuxième titre olympique qu’elle ne défendra pas à Athènes après le raté sur 100 m (5e) une semaine plus tôt.
« La fatigue, il n’y a pas d’autres raisons », a déclaré Jones, souriante et avenante, peu après son arrivée dans la tente de conférence, accompagnée de deux gardes du corps massifs et de policiers. « Cette fatigue est principalement physique », a-t-elle poursuivi, concédant aussi le facteur émotionnel « avec les choses supplémentaires que j’aie dû gérer durant les derniers mois mais que je ne prends pas pour excuse ».
Référence à l’affaire BALCO, ce laboratoire californien à l’origine de la THG et d’un scandale de dopage auquel elle s’est trouvée mêlée, par des liens avec le patron Victor Conte et l’accusation de dopage touchant le père de son enfant, Tim Montgomery, qui encourt la suspension à vie. « Je le dis et le répète, c’est un ami et un père merveilleux. Il a dit qu’il n’avait jamais pris de produits dopants et je le crois », a-t-elle répondu, moins virulente dans sa défense que quatre ans plus tôt à Sydney, lorsqu’elle avait soutenu bec et ongles C.J Hunter, son ex-mari et lanceur de poids dopé.
« Le plus dur est que certains athlètes n’ont jamais eu de contrôle positif mais n’ont pu s’entraîner paisiblement, ce qui est injuste », a dit Jones, estimant « injuste » dans l’ensemble la procédure lancée par l’Agence antidopage américaine (USADA).
Sur le plan purement sportif, elle estimait avoir atteint son objectif – « me qualifier pour mes deuxièmes Jeux » – même si elle reste déçue d’avoir manqué sa place sur la ligne droite. Ironie du sort, elle pourrait ramener d’Athènes l’or qui lui a échappé à Sydney : à la longueur et au relais 4×100 m où elle devrait logiquement être invitée, deux épreuves qui lui avaient valu le bronze en Australie.
A moins que le classement du 100 m ne soit modifié par l’étude du cas Torri Edwards , 2e de la course mais accusé de dopage après un contrôle remontant à avril.