La colère de l’Amérique du Sud

Les dix présidents des fédérations de la CONMEBOL (Confédération sud-américaine de football) se réuniront le 4 janvier à Montevideo pour demander à la Fédération internationale (FIFA) de reconsidérer le retrait d’une demi-place à leur zone pour la phase finale de la Coupe du monde 2006 en Allemagne.
Cette réunion se tiendra à l’occasion du Championnat d’Amérique des moins de 20 ans, qui débute à cette date dans la capitale de l’Uruguay. Nicolas Leoz, président de la CONMEBOL, Julio Grondona, président de fédération argentine et Ricardo Teixeira, président de celle du Brésil, seront les héros de cette réunion. Ils avaient assisté à la dernière réunion de la fédération internationale qui a eu lieu le 17 décembre à Madrid où fut décidée la nouvelle répartition des places. Ils rapporteront donc à tous les autres dirigeants du football sud-américain la situation en détail. Une polémique a suivi cette décision de retirer la demi-place au continent au profit de l’Océanie.
La confédération sud-américaine a essuyé toutes les critiques. Les dirigeants des fédérations de l’Equateur, de Bolivie et du Pérou l’ont ouvertement accusée de ne pas avoir suffisamment défendu sa position. La réunion de Montevideo n’est pas uniquement une occasion de dénoncer la décision de la FIFA. La CONMEBOL proposerait que la demi-place soit jouée en barrages entre trois zones : la CONCACAF (Amérique du Nord, Centrale et Caraïbes), la CONMEBOL (Amérique du Sud) et l’Asie. Et si la FIFA refuserait d’examiner cette proposition, l’Amérique du Sud pourrait appeler à boycotter certains tournois organisés par la fédération internationale, notamment ceux qui se dérouleront en Afrique. Mais pourquoi exactement l’Afrique ? Les Sud-Américains dénoncent un «vote revanche» du continent africain. Les Africains, avec leurs 52 représentants lors de la réunion de Madrid contre seulement 10 pour la CONMEBOL, ont fait «payer la facture à l’Amérique du Sud» pour son soutien à la réélection de Joseph Blatter à la tête de la FIFA, a estimé à Asuncion un porte-parole de la CONMEBOL, le Paraguayen Francisco Figueredo au lendemain du vote. Signalons que Joseph Blatter avait été réélu en mai dernier, à Séoul, président de l’instance internationale alors qu’il se trouvait en compétition avec le Camerounais Issa Hayatou.
Il faut dire que les négociations ont été difficiles lors de la réunion du 17 décembre. Un difficile équilibre a été pourtant trouvé. L’Asie s’est vue attribuer une place en plus et la CONCACAF a bénéficié d’une demi-place.
Pour sa part, l’Océanie est désormais assurée d’avoir un représentant en phase finale. L’Europe et l’Amérique du Sud ont perdu chacune une demi-place, alors que l’Afrique reste inchangée à cinq places.