"Les pilotes vont passer ici un moment très excitant", a assuré à l’AFP Mùmtaz Tahincioglu, président de la Fédération des sports automobiles et motorisés de Turquie (TOMFED), à l’origine du projet. "Le tracé de la piste a été dessiné selon la topographie locale, avec plein de montées et de descentes". Pas moins de 16 ascensions et devers, dont une pente record à 8%, attendent en effet les bolides tout au long des 5.333 mètres de piste.
"C’est du jamais vu. Le Grand Prix du Brésil a quelques reliefs, mais ils sont sans comparaison avec ceux du circuit d’Istanbul", selon Can Amuraben, porte-parole de la firme Evren, principale constructeur de la piste. Ces aléas topographiques "devraient offrir aux pilotes la possibilité de se livrer à quelques facéties", a commenté M. Tahincioglu, lui-même ancien champion local de F3. "Il y a au moins trois zones favorables aux dépassements".
Dessinés par l’architecte allemand Herman Tilke, qui a déjà signé les circuits des Grands Prix du Bahreën et de Chine, les 14 virages de la boucle stambouliote devraient mettre véhicules et conducteurs à rude épreuve, avec notamment une méchante chicane placée au bout de la portion la plus rapide du circuit, où la vitesse maximale a été estimée à 320 km/h. "Les écuries devront également tenir compte du vent, particulièrement fort dans le secteur", a ajouté M. Amuraben, citant comme autre spécificité le parcours dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
Quelque 130.000 spectateurs assisteront dimanche à la course, dont 50.000 installés, selon le jargon des organisateurs, sur des "tribunes naturelles", soit les collines plantées de gazon surplombant la piste. Les espaces verts entourant le circuit sont d’ailleurs appelés à devenir "le plus important parc naturel de Turquie", a indiqué M. Amuraben, plus de 20.000 arbres devant à terme être plantés sur le site, situé sur la rive asiatique de la métropole turque. Lors de l’inauguration du circuit, lundi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi insisté sur les aspects écologiques de cette réalisation, qui devrait dans une dizaine d’années transformer en forêt des collines jusque là arides et fort peu hospitalières. "Il s’en trouvera bien sûr pour demander demain ce que l’organisation de ce Grand Prix a apporté. (…) Son seul objectif est de faire connaître la Turquie et Istanbul" a souligné lors de la cérémonie M. Erdogan, cité par l’agence de presse Anatolie.
Près de deux ans d’efforts impliquant 1.400 ouvriers, 27 ingénieurs et 140 engins de terrassement ont été nécessaires pour édifier la piste, a expliqué M. Amuraben, qualifiant le chantier de "plus grand projet de construction de Turquie". Les dépenses, évaluées à 100 millions d’euros (123 millions de dollars), ont été assumées par la Chambre de commerce d’Istanbul (ITO) et l’Union des chambres de commerce et des bourses de Turquie (TOBB).