La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a décidé jeudi de mettre un terme au contrat qui le lie à l’entraîneur français de l’équipe nationale Henri Michel, au terme de la réunion du Bureau fédéral. Cette décision intervient au lendemain des débats houleux qui ont marqué une réunion de la commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants et qui a été consacrée à l’échec de l’équipe nationale lors de la dernière CAN. L’élimination prématurée et imprévisible des Lions de l’Atlas dans la Coupe d’Afrique des nations qui se poursuit actuellement au Ghana était au cœur du débat tenu mercredi au sein de Parlement. Ont pris part à cette rencontre, la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nawal El Moutawakil ainsi que des membres de la Fédération royale marocaine du football (FRMF). La ministre a indiqué que l’échec de la sélection nationale au Ghana reflète la réalité du sport national qui continue de faire l’objet d’«une gestion d’amateurs» au lieu d’«opter pour le professionnalisme, ce qui se répercute négativement sur sa compétitivité lors des rencontres sportives régionales, continentales et internationales, et aussi sur son aptitude à accompagner les mutations que connaît la scène sportive internationale». En réponse aux diverses questions posées par les députés, notamment, sur l’absence d’une politique claire capable de mettre en valeur les compétences nationales tant au niveau des joueurs qu’à celui des entraîneurs, elle a déclaré que plusieurs difficultés entravent le développement du football ayant trait notamment au manque d’infrastructures sportives et de centres de formation, et à l’obsolescence du cadre juridique qui n’est plus en mesure d’accompagner les mutations du football au niveau international, et en particulier le passage au professionnalisme. Les députés ont aussi insisté sur la nécessité de mettre en place les moyens logistiques et le cadre juridique requis pour favoriser la pratique de ce sport au plus haut niveau, tout en s’arrêtant sur les points faibles du football national, notamment la faiblesse du niveau du championnat, le manque de transparence dans la gestion aussi bien au niveau des clubs qu’à celui de la fédération, outre le manque de préparation. Ils ont appelé à la mise en place d’un plan d’urgence pour sauver le sport national, à l’augmentation de la part du budget consacré à ce secteur, à la rationalisation de la gestion et à la réhabilitation du sport scolaire et universitaire. La ministre a fait savoir aussi que le contrat-programme conclu entre le gouvernement et la FRMF en 2005 constitue une feuille de route pour le développement du football national à travers l’aménagement des infrastructures, la création de centres de formation, la modernisation des modes de gestion de la Fédération et des clubs et la mobilisation des ressources financières nécessaires. S’agissant des dépenses de l’équipe nationale lors de son périple au Ghana, la ministre a indiqué qu’elles ont atteint 1,72 million DH, précisant que le salaire mensuel d’Henri Michel ne dépasse pas 450.000 DH.
Mohamed Aouzal impute la responsabilité à Henri Michel
|