Aussi héroïque qu’historique, le Maroc, avec le courage et le cœur, est devenu la première équipe africaine à se qualifier pour le dernier carré d’une Coupe du monde.
Même les bookmakers les plus expérimentés ne pouvaient s’attendre à un tel exploit. Le Maroc a vaincu la malédiction et brisé un plafond de verre samedi en battant le Portugal 1 à 0 pour devenir la première sélection africaine à entrer dans le dernier carré d’un Mondial de football.
Par trois fois, des sélections africaines avaient échoué aux portes des demi-finales, d’extrême justesse: le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010).
La 22e édition de la Coupe du monde, la première organisée dans un pays arabe, le Qatar, a souri aux joueurs de Walid Regragui, qui défieront mercredi pour une place en finale la France, victorieuse de l’Angleterre.
Et c’est au prix d’un courage sans fin et sans limite que le Maroc a forcé le respect des géants du football mondial, au fil d’un parcours redoutable qui l’a vu affronter en poules la Croatie, vice-championne du monde, et la Belgique, 3e du précédent Mondial, avant de se frotter avec succès à deux grandes puissances du football mondial, l’Espagne puis le Portugal, en phase à élimination directe.
La joie était tellement palpable qu’au stade d’Al-Thumama, les joueurs du Maroc ont fini éparpillés instinctivement dans tous les coins du terrain au coup de sifflet final, épuisés, bouleversés mais surtout remplis de joie.
Paradoxalement, et pendant que les joueurs marocains célébraient sans relâche, les images télé montraient Cristiano Ronaldo effondré dans le couloir du stade, secoué de sanglots. Encore remplaçant au coup d’envoi, le quintuple Ballon d’Or est entré en jeu et a ainsi égalé le record mondial du nombre de sélections, avec 196. Même pour un affamé de records comme lui, ça n’a pas la moindre importance. Il quitte sa cinquième Coupe du monde sans avoir pu s’approcher du trophée et, alors qu’il a 37 ans, il sait qu’il ne la gagnera probablement jamais. Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, la méforme de la star portugaise conjuguée aux prestations plus que remarquables du Onze national ont permis de nous hisser jusqu’au dernier carré grâce en grande partie à l’unique buteur Youssef En-Nesyri et au gardien Yacine Bounou qui a bien veillé au grain.
Joao Felix par trois fois, Bruno Fernandes, qui a touché la barre (45e), puis en fin de match Rafael Leao, ont bien essayé. Mais le portier marocain a tout sorti, y compris quand l’équipe jouait à 10 après l’expulsion de Walid Cheddira.
Le triomphe de samedi est aussi celui de Walid Regragui, arrivé à la tête de l’équipe à la place de Vahid Halilhodzic moins de trois mois avant le début du Mondial, et qui en a fait une redoutable machine, malgré l’absence sur blessure d’Amine Harit, l’un de ses principaux atouts.