La télévision officielle nord-coréenne a retransmis dimanche dernier en différé le match remporté le 18 juin par la Corée du Sud face à l’Italie (2-1) en huitième de finale du mondial de football, a annoncé lundi à Séoul un officiel du ministère de la réunification. «C’est la première fois depuis le début du mondial, le 31 mai, que des images d’un match de la Corée du Sud sont diffusées» par la TV du nord, a-t-on ajouté de même source. De même source, on s’est dit dans l’incapacité d’établir si la TV avait montré des images d’un slogan géant affiché dans une tribune lors de ce match pour rappeler aux Italiens qu’ils avaient été battus par la Corée du Nord lors du mondial 1966 en Angleterre.
Les médias nord-coréens n’évoquent pratiquement jamais habituellement les performances sportives réalisées par des athlètes du sud depuis la division du pays à la suite du conflit armé qui a opposé le Nord au Sud (1950-53). Cet enregistrement a été diffusé illégalement car la TV du nord n’a pas acquis les droits du mondial.
Elle avait néanmoins déjà retransmis, en différé, le match d’ouverture du mondial entre la France et le Sénégal ainsi que des extraits d’autres rencontres. Mais, avant dimanche, aucun des matches joués par les Sud-coréens, les Japonais ou les Américains n’avaient eu les honneurs du petit écran au nord. Selon le ministère sudiste de la réunification, «une radio du nord a d’autre part fait état de la victoire contre l’Italie en soulignant que ce succès avait rehaussé le moral des supporteurs au sud».
Les Sud-coréens diffusent les exploits de leur équipe nationale à l’aide de haut-parleurs installés dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Etats. Depuis sa victoire contre l’Italie, la Corée du Sud, co-organisatrice avec le Japon du mondial-2002, a également vaincu l’Espagne et est désormais qualifiée pour la demi-finale qu’elle disputera mardi contre l’Allemagne. Pyongyang n’avait pas daigné répondre officiellement à une proposition de Séoul d’accueillir en Corée du Nord un ou deux matches du mondial.
Le président de la fédération internationale de football (FIFA), Joseph Blatter, s’était lui aussi heurté au mutisme des autorités lorsqu’il s’était rendu dans la capitale nord-coréenne le mois dernier pour demander si une délégation de joueurs et dirigeants pouvait venir suivre les matches. Le Nord et le sud de la péninsule coréenne sont toujours formellement en guerre. La Corée du Nord est également en mauvais termes avec le Japon.