L’Arsenal a passé un cap important dans sa progression, mercredi soir à Highbury, en battant avec la manière (3-1), au terme d’un match de haut niveau, une Juventus de Turin qui reste, malgré cette défaite, le favori logique du groupe de la Ligue des champions de football. « Ce résultat va nous donner un crédit supplémentaire sur la scène européenne, car la Juventus est une très bonne équipe. Nous devions faire un match parfait pour les battre, et nous avons montré toutes les qualités nécessaires de l’éclat mais aussi de l’abnégation », a résumé Arsène Wenger, le manageur français d’Arsenal. Les Gunners ont livré contre la Juventus ce match plein de bout en bout qu’ils n’avaient pas réussi à terminer la saison dernière, contre le Bayern Munich (2-2 après avoir mené 2-0, en poule) ou Valence (défaite 2-1, en quart de finale, après avoir archi-dominé les futurs finalistes), le genre de performance qui incite les futurs adversaires au respect. Côté Juventus, Marcello Lippi a fait l’étonné, reconnu du bout des lèvres qu’Arsenal « a de très bons joueurs », regretté d’avoir trop laissé jouer les Londoniens, trouvé quelques excuses, comme « la cheville de Tudor » ou « le coup que Nedved a pris sur la cuisse », et conclu en beauté: « on ne peut pas dire qu’ils nous ont dominés complètement ». Arsenal a maîtrisé ce match parce que Wenger alignait la même équipe pour la troisième fois d’affilée. « Notre défense a été fantastique », a dit Thierry Henry, « et il faut tirer un grand coup de chapeau à notre jeune gardien Stuart Taylor, parce qu’il n’a pas l’habitude, comme nous, de jouer ce genre de grands matches ». À 21 ans seulement, Taylor a rassuré tout le monde, et les trois autres Anglais de l’arrière, Sol Campbell, Matthew Upson et Ashley Cole, ont bien résisté aux redoutables Del Piero, Trezeguet, Zambrotta et Nedved. de quoi procurer un grand plaisir à Wenger, auquel il a souvent été reproché de ne pas assez faire confiance aux jeunes du cru. Aux avant-postes, le trio majeur français Vieira, Pires, Henry a été impeccable, comme souvent, et le Suédois Fredrik Ljungberg a marqué deux buts. C’est toujours la même histoire, celle de « Dr Jekyll et Hyde » à la sauce Arsenal : six victoires d’affilée à Highbury, mais six défaites consécutivement aux quatre coins de l’Europe ces derniers mois, dans cette Ligue des champions de plus en plus relevée. « Jouer ici, c’est le paradis, à cause de l’ambiance, mais ce qu’il faut maintenant, c’est être aussi bon à l’extérieur. Je pense que dans ce groupe, la première équipe qui fera un résultat à l’extérieur pourra se qualifier », a conclu Wenger.