ALM : Où en sont les programmes de l’Athlétisme national?
Aziz Daouda : Nous avons déjà lancé le calendrier national et les compétitions se succèdent toutes les semaines. Mais le calendrier de cette année est doté d’une innovation de taille. Il s’agit de la décentralisation de la compétition. Cela fait un bon bout de temps que nous avions constaté que les athlètes marocains de tous les recoins du Royaume, ont toujours des difficultés à parcourir de longues distances pour atteindre le lieu de l’événement . Pour un athlète qui habite Laâyoune par exemple, il lui serait difficile et d’autant plus démotivant de faire un long périple jusqu’à Rabat ou Oujda pour participer à une compétition qui ne dure qu’une demi-journée. Ainsi, en organisant la même compétition de façon indépendante suivant la région, le nombre d’athlètes participants a presque décuplé, sans exagération aucune. Dimanche dernier, cinq cross ont été disputés à Sidi Kacem, Béni Mellal, Azrou, Martil et Casablanca avec une participation de plus de 3.500 athlètes. Dorénavant, nous avons au minimum de quatre à cinq compétitions par week-end.
Est-ce cette innovation qui se trouve derrière la prochaine organisation par notre pays des championnats du monde cadets?
Entre autres oui. Nous avons déposé une demande auprès des instances internationales pour abriter les championnats du monde cadets à Marrakech du 14 au 17 juillet 2005. Compte tenu de la bonne réputation du Maroc en athlétisme, la réponse favorable ne s’est pas faite attendre. Il ne faut pas oublier que ces championnats occupent la troisième place par ordre d’importance parmi les compétitions internationales, et connaissent la participation de 170 à 180 pays. De ce fait, notre processus de décentralisation constitue une aubaine dans ce sens. Elle nous permet désormais de réunir à chaque fois les meilleurs athlètes au niveau de chaque ligue. Car le plus important pour nous, c’est l’initiation des jeunes et l’assouvissement de leur engouement. La décentralisation permet également à un nombre plus élevé d’entraîneurs de jeunes de faire valoir leurs compétences. Ceux-là mêmes qui ne pouvaient pratiquer puisque leurs éléments étaient confinés dans leurs régions. La Fédération tire aussi un avantage dans la mesure où cette décentralisation nous permet d’avoir un projet fédérateur. En même temps, nous sommes en posture pour une meilleure prospection de talents avec une visibilité tout aussi avantagée.
Vous êtes donc satisfaits du nouveau cours des choses ?
Nous sommes plus qu’heureux car nous avons une double satisfaction. Je vous signale que l’adoption du concept de la décentralisation n’a pas été facile. Il y avait des craintes des réticences et des hésitations avant de finir par opter pour relever le défi. Et je vous assure que cela a parfaitement marché. D’un autre côté, il y aura bientôt une convention entre la FRMA et le ministère de l’Education nationale pour permettre aux élèves intéressés par l’athlétisme de participer aux compétitions nationales officielles. Il leur suffira de présenter leur carte de scolarité puisqu’ils sont assurés dans leur établissement. Plus de problème de licence ou d’appartenance à telle association ou tel club pour pouvoir intégrer les compétitions.
Et pour les Jeux Olympiques de 2004 ?
Nous avons commencé nos préparations depuis la mi-octobre. Les choses se passent conformément au programme établi. D’autant plus qu’il y aura un championnat du monde en salle à Budapest en mars 2004 et au cours du même mois, il y aura un championnat du monde de Cross country à Bruxelles. Autant de rendez-vous qui nous permettront de réviser nos programmes et de savoir le niveau de forme de nos athlètes. En conclusion, il y a de quoi être réellement optimiste.