Pour beaucoup, Kuffour aurait plutôt claqué la porte. Le défenseur central du Bayern « en a trop fait cette fois-ci », estiment-ils. « C’est indigne d’un joueur comme lui d’abandonner son pays au combat », raconte Sammuel enveloppé dans un drapeau de son pays. « Il n’avait qu’à refuser sa sélection dès le départ au lieu de venir troubler la quiétude du groupe », explique Florence, autre supportrice du Ghana.
«Il était venu tout simplement voir les conditions d’hébergement. Et puisque ça ne lui convenait pas, il est parti », racontent encore d’autres supporteurs. Au marché central de Ségou, les commerçants sont unanimes : «Oui, nous savons bien qu’il joue dans l’un des meilleurs clubs de football au monde ? (le Bayern Munich, avec lequel il a gagné la ligue des champions) mais, qu’il sache qu’il est et restera toujours Ghanéen », tonne l’un d’eux.
«Qu’il fasse comme le Libérien George Weah, qu’il mette son argent et son talent au service de son pays, le Ghana et l’Afrique lui seront éternellement reconnaissants », expliquent encore d’autres supporteurs. « Kuffour n’était pas venu pour jouer la coupe d’Afrique », ont affirmé, sous le couvert de l’anonymat les joueurs professionnels des autres sélections du groupe B présentes à Ségou (Maroc, Afrique du Sud et Burkina Faso. « Lors du match contre le Maroc (0-0), il n’avait rien fait, il se baladait tout simplement sur l’aire de jeu, on ne le sentait pas, en un mot, il n’était pas là, il avait la tête ailleurs », ajoutent-ils. Avant de claquer la porte de la sélection, Kuffour aurait expliqué à l’entraîneur du Black Star Fred Osam-Duodu que l’équipe qui a joué contre le Maroc lundi n’était pas la bonne. «Tu attendras d’être entraîneur du Ghana pour faire ce que tu veux», lui aurait répondu Osam-Duodu, qui n’entendait pas recevoir des leçons d’un de ses poulains, fût-il Samuel Kuffour. Interrogé, le coach Ghanéen n’a pas voulu faire de commentaires. «Les stars et les entraîneurs ont un conflit éternel», a-t-il simplement philosophé.