C’est à partir de l’âge de cinq ans que Hicham Abou Charouane, l’enfant gâté du Raja, a commencé à taper sur le ballon rond. Avec ses camarades de classe, il jouait constamment au football. Toutes les occasions étaient bonnes pour Hicham et ses amis afin d’organiser un match, parfois juste pour passer le temps. Il s’est rapidement illustré par son style et sa rage de vaincre. Le football a fini par devenir sa première vocation, sinon l’unique. Il rejoint rapidement l’équipe de Larbaâ Dal Aounate dans la région de Doukkala. Pendant deux ans, Hicham a brillé dans cette équipe, faisant la fierté des siens. A l’âge de 17 ans, Hicham Abou Charouane rejoint le centre de formation du Raja. C’était en 1998. Pourquoi n’est-il pas allé au Difaâ El Hassani El Jadidi? La question mérite d’être posée car El Jadida est la ville la plus proche de Larbaâ Dal Aounate. La réponse de Hicham est simple: « J’ai été un grand supporter du Raja dès ma tendre enfance et je le suis toujours », explique-t-il. Son rêve, donc, a été de rejoindre la formation où de grands joueurs ont évolué et qui ont fait l’histoire de cette équipe casablancaise. Et il l’a réalisé. Dans le centre de formation du Raja, Hicham Abou Charouane s’est entraîné avec des joueurs comme Kharrazi, Tajeddine ou R’bati. Tous ces derniers, et bien d’autres, ont été pris en charge par Fethi Jamal, le directeur technique. Le rêve de Hicham a commencé à se réaliser. Il compte parmi les joueurs juniors, les plus importants de l’équipe du Raja. Grâce à son sérieux et sa persévérance, il intègre en 2000 l’équipe première du Raja, celle des seniors. Hicham devient le butteur attitré des aigles verts. Ses buts sont nombreux et tout le monde remarque les énormes capacités de ce jeune rajaoui. Hicham en est devenu un des meilleurs buteurs et de surcroît l’un des plus chouchoutés par le public, même si la chance n’a pas tourné en sa faveur à l’étranger. Et pour cause, en quelques mois il accumule déception sur déception. La première, c’est en Angleterre qu’il la vit. Sollicité par la Southampton, Hicham Abou Charouane croyait entamer une belle carrière professionnelle tout à fait méritée. Alors qu’il ne lui restait à jouer que deux matchs avec la sélection marocaine, afin de pouvoir évoluer à l’international, Hicham Abou Charouane n’a pas été convoqué par l’entraîneur marocain. Un CV pas assez garni, dirait-on Hicham a été contraint de retourner au Raja, son club d’origine. Ce dernier l’a accueilli les bras ouverts. Mais le moral de Hicham en a été sérieusement affecté. Il le dit lui-même et c’est normal : passer à deux doigts d’une consécration internationale est une expérience douloureuse. Quelques semaines plus tard, le Nadi El Qatari contacte le Raja. Il souhaite emprunter un joueur, Hicham Abou Charouane en l’occurrence. Après un mois d’entraînement, cette deuxième expérience est avortée. Le Comité Olympique du Qatar, l’organisme qui paie les joueurs étrangers, a estimé que les 600.000 dollars, prix du transfert-prêt, sont excessifs. Surtout que le contrat ne dure que 6 mois. Résultat : retour au bercail pour Hicham Abou Charouane. Après l’octroi au Raja de la coupe de la CAF au Cameroun, le moral de Hicham est remonté. « Tout va très bien maintenant », assure-t-il. Issue d’une famille composée de six enfants, Hicham habite seul à Casablanca. Ses parents et ses frères et soeurs sont toujours à Larbaâ Dal Aounate. En plus du football, Hicham est un grand lecteur « de livres religieux et de romans classiques », précise-t-il. Le cinéma est également une de ses grandes passions. Hicham Abou Charwane n’est ni marié, ni fiancé. Il est jeune et espère entamer une carrière professionnelle l’année prochaine.