Samedi, les concurrents de ce 30e Dakar, à savoir 217 motos, 25 quads, 177 voitures et 81 camions, se sont élancés pour cette édition historique qui délaisse pour la première fois l’Afrique pour le Chili et l’Argentine où il semble déjà être un succès populaire. Vingt-heures avant la course, le rallye s’est en effet offert en spectacle dans les rues de la capitale argentine sous un soleil agréable, avec une température de 25°C. Pour ce jour quasi-férié, une podium avait été installée à deux pas de l’Obélisque qui trône en plein milieu de l’Avenue du 9 juillet -la plus large du monde annoncent fièrement les locaux- permettant à la foule d’apercevoir les aventuriers et de donner ainsi libre cours à leur passion dans un pays où les conducteurs sont peu concernés par les limites de vitesse. «Je suis un fan de motos. Ici, c’est incroyable. Par chance je ne travaillais pas aujourd’hui et j’ai pu venir ici», s’est enthousiasmé Oscar Gonzalez, un ouvrier argentin de 60 ans, habitant dans la banlieue sud de Buenos Aires.
Ce jour de fête a failli être gâché par un accident, lorsque l’un des véhicules a heurté une passante, transportée à l’hôpital mais ne souffrant finalement d’aucune blessure grave. Cet épisode s’est déroulé non loin de la Rural, le Parc des expositions, dans le quartier de Palerme, d’où partaient les véhicules pour parcourir les cinq kilomètres jusqu’à l’Obélisque avant de revenir à leur point de départ en passant notamment devant le Parlement. Tout au long du parcours, des spectateurs se sont massés aux balcons, terrasses et fenêtres, les plus courageux se retrouvant sur l’Avenue pour tenter d’arracher une photo à des participants qui se retrouvaient vite cernés par la foule à chaque feu rouge. Tout sourire, les conducteurs saluaient de la main le public, posaient pour la photo-souvenir avec les enfants dans les bras et jouaient du klaxon sous les applaudissements des connaisseurs que l’on voyait encore vers minuit faire crépiter les flashes aux alentours du Parlement. «J’ai adoré les camions et je me suis arrêté de travailler pour venir ici», s’est réjoui Edouard, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, portant son jeune fils sur les épaules et accompagné de sa fille adolescente et sa femme Analia, venue «par curiosité».
L’événement a bénéficié sans nul doute d’un calendrier clément car organisé lors d’un jour «sandwich», coincé entre le Nouvel an et le week-end et alors que la plupart des administrations sont en congé.
• Liliana Samuel (AFP)