«Le HUSA manque de moyens»

ALM : Vous avez rempilé avec le Hassania, alors que l’on vous donnait partant pour le MAS…
M’Hamed Fakhir : J’avais donné ma parole au Hassania d’Agadir que j’allais rempiler pour une deuxième saison après avoir remporté le championnat 2001/2002. Et tant que le climat de travail me convient, je n’ai pas de raison de changer de cap De plus, je ne changerai jamais de club pour des questions d’argent. Et pour moi, la parole donnée est beaucoup plus importante qu’un contrat. Je continue donc avec le Hassania jusqu’à la fin de la saison…
Quelle est la situation du HUSA, champion, et à ce titre qualifié pour la Ligue des Champions ?
Les problèmes financiers entravent la bonne marche du côté technique. Quand on est champion, on représente le football national. Et pour que la compétition africaine soit «rentable», il faut aller le plus loin possible. Ce qui implique des recrutements, à l’instar de ce qui se fait dans tous les clubs du monde. Et nous n’en avons pas les moyens. Au niveau des déplacement, la Ligue des Champions est quelque chose de très onéreux, ne serait-ce que pour les déplacements, où l’on est parfois obligé de transiter par l’Europe. Ceci alors que le HUSA s’est endetté la saison dernière.
Et sur un plan interne ?
Là aussi, pour défendre son titre, il faut en avoir les moyens. Et pouvoir procéder aux recrutements qui s’imposent, même si nous avons de très bons jeunes joueurs, prometteurs. Mais nous manquons cruellement de moyens. Et jusque-là les joueurs n’ont toujours pas perçu leur prime de champions. Et on espère que notre sponsor ne va pas nous quitter. Déjà au Maroc, les déplacements -très longs pour nous – et les concentrations coûtent très cher. Et après un déplacement à Tanger, ou auparavant à Oujda, les joueurs sont lessivés. Surtout si le voyage se fait en autocar ! Et puis à titre de comparaison, alors que les équipes de la Chaouia ont des déplacements sur un axe de quelque120 km, une équipe comme Agadir fait quelque chose comme 22.000 km par an !
Allez-vous participer à la Coupe Arabe?
Non. Et je ne comprends pas pourquoi le champion du Maroc en titre est évincé. C’est une question qui mérite d’être posée. Le MAS organise la Coupe arabe, les autres clubs qui y participent sont tous champions. Le HUSA aussi. Mais, selon le cahier de charges, le Hassania devait héberger 5 clubs et disposer d’un tableau électronique dans son stade…
Parlons maintenant un peu du Raja et du WAC, représentants marocains dans deux finales africaines…
Le Raja a fait un très bon parcours, surtout contre l’ASEC d’Abidjan, où les Diables Verts se sont transcendés et ont été très conquérants. Contre le Zamalek, ils ont un peu « raté » leur match. Mais je reste optimiste pour le match-retour lors duquel le Raja aura beaucoup plus d’espaces face à des joueurs qui sont un peu lents. La vivacité et la technique des Rajaouis devrait pouvoir s’exprimer au Caire. Et je suis persuadé qu’ils vont trouver le chemin des filets en terre égyptienne. Il faudrait seulement que le défense tienne bon durant cette rencontre capitale. Ce que j’ai dit pour le Raja est également valable pour le Wydad qui doit se déplacer à Kumasi pour y affronter l’Asanté Kotoko du Ghana. Le WAC avec des joueurs comme Aît Laârif, Bahafid, bien encadrés par des vieux briscards comme lahcen Abrami, peut ramener un bon résultat. De plus, l’expérience d’Oscar Fullone, grand habitué des coupes africaines, aura son mot à dire. Et l’idéal ce serait que nos deux représentants gagnent et qu’ils puissent disputer une Super-Coupe africaine, qui serait une fête footbalistique marocaine et purement casablancaise. (rires)
Que dire de la sévère défaite (1-3) des Lions de l’Atlas face au Mali ?
Vous savez, une défaite, ça vous réveille quelquefois. De plus, ce n’est pas un drame qui va détruire tout ce que l’on est en train de construire. C’était un test avant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Une épreuve qui deviendra qualificative pour la Coupe du monde à partir de l’édition 2006. C’est dire toute l’importance qu’il faut lui accorder. Je préfère prendre une gifle maintenant et prendre mes précautions pour la suite. Les premiers matches disputés par les Lions, c’était pour prendre confiance. C’était important. Il faut maintenant faire une sorte de scanner qui va nous donner le diagnostic le plus proche possible de la réalité, pour pouvoir apporter les remèdes nécessaires. Et parvenir avec un groupe fort en Afrique. Nous avons encore le temps. L’essentiel est de travailler.