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«Le Maroc n’a ménagé aucun effort pour que la compétition soit une réussite»

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Kanizat Ibrahim, présidente de la Commission d’organisation du football féminin de la CAF

Parler de professionnalisation renvoie à des conditions optimales de travail qui offrent des perspectives à des joueuses de football et à toutes les personnes qui travaillent dans ce secteur.

Au début des années 90, le football féminin en Afrique n’en est qu’à ses balbutiements. Mais le sport le plus populaire sur le continent commence progressivement à intéresser les jeunes filles et certaines n’hésitent pas à braver les interdits sociaux pour pratiquer la discipline encore très «masculine». Cette audace apportera un vent de fraîcheur qui changera à tout jamais l’histoire du football africain.
De 1998 qui marque l’année de la première édition de la Coupe d’Afrique des nations féminine TotalEnergies à ce jour, les choses ont bien changé.

En marge de la 12ème édition de ce grand événement qui se tient dans le Royaume, la présidente de la Commission d’organisation du football féminin de la CAF, Kanizat Ibrahim, revient sur la stratégie de développement football féminin de la CAF. Elle présente les valeurs d’un sport ô combien populaire, de son rôle dans l’avancement de la femme africaine et des moyens mis en œuvre par la Confédération pour que le football féminin atteigne les sommets.
«Au tout début, la Coupe d’Afrique des nations nous permettait essentiellement de découvrir des talents, des joueuses. Mais désormais nos joueuses sont des ambassadrices qui reviennent le temps d’une compétition majeure comme celle-ci mettre en lumière leur pays, leur continent. Alors nous attendons de voir évoluer nos stars qui font aussi partie des meilleures dans le monde», affirme Mme Ibrahim.
En évoquant le niveau des joueuses et par conséquent le jeu, la présidente reconnaît qu’il y a des progrès à faire dans le football africain, pas seulement féminin. Cependant, les efforts consentis ces dernières années ont permis de hisser le football féminin à un très bon niveau, c’est rassurant. Un travail est fait dans les zones qui offrent désormais une pléthore d’événements de football féminin aux associations qui leur sont membres.
Kanizat Ibrahim n’a pas manqué de souligner la singularité de la 12ème édition qui est complètement différente des précédentes. «La CAN tenue au Maroc est exceptionnelle pour plusieurs raisons. Déjà pour son format, on passe de 8 à 12 équipes. Cela veut dire plus de stars, plus de matchs, plus de spectacle. Pour la première fois, la CAF va voir des commentatrices de renom sur place pour les matchs, c’est exceptionnel. Dans cette équipe de commentateurs TV, des légendes du football africain et des stars de la télé.

Sur le plan de l’arbitrage, au départ nous avions 226 femmes arbitres dans la liste pour cette compétition, mais pour des raisons évidentes il fallait en choisir quelques-unes. Et c’est après un processus rigoureux que nous avons sélectionné nos arbitres et arbitres assistantes. C’est une opportunité pour chacune de ces femmes de se démarquer et de montrer de quoi elles sont capables sur la scène africaine et pourquoi pas demain sur la scène mondiale.
Sur le plan technique, chaque équipe possède son terrain d’entraînement. Il faut dire que le Maroc n’a ménagé aucun effort pour que la compétition soit une réussite. C’est un très bel engagement du Royaume qui nous conforte dans l’idée de ce choix pour accueillir cette compétition».
La présidente n’a pas manqué d’aborder le thème du sponsoring. Elle souligne qu’il y a eu une grande évolution. «Vous pouvez constater qu’il est possible aujourd’hui d’avoir une véritable carrière dans le football féminin, de rêver grand, de changer sa vie, celle de sa famille et de s’offrir un futur nettement plus reluisant que par le passé. Tout cela parce qu’aujourd’hui, on parle de la professionnalisation du football féminin. Parler de professionnalisation renvoie à des conditions optimales de travail qui offrent des perspectives à des joueuses de football et à toutes les personnes qui travaillent dans ce secteur. Certains partenaires ou sponsors ont le football féminin comme priorité. Et c’est là que nous avons gagné le premier défi. Nous sommes encore loin des standards que nous voulons pour cette Coupe d’Afrique des nations. Mais il y a une grande avancée». Et de relativiser : « Pour ce qui est de la retransmission des matchs, certains grands groupes internationaux habituels en ont déjà acquis les droits. Et même sur le continent, des pays non engagés dans ce tournoi final diffusent les matchs. C’est une belle avancée. La CAN féminine est un produit marketing qui ne se limite pas qu’au seul continent africain».
Kanizat Ibrahim a enfin souhaité que cette CAN serve de catalyseur pour attirer le maximum de sponsors qui vont accompagner le football féminin africain dans les années à venir, et le rendre professionnel.

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