Le match de tous les défis

Le très attendu match qui opposera la sélection nationale à celle du Botswana, dans le cadre l’avant-dernière journée du groupe du Maroc dans les éliminatoires africaines pour la Coupe du monde et la Coupe d’Afrique, est prévu samedi 3 septembre, dans la soirée, au complexe sportif Moulay Abdellah de Rabat. Dans les milieux footballistiques  comme dans tout le reste, on ne parle désormais plus que cette rencontre. Facile d’accès, cette rencontre n’en représente pas moins plus d’une particularité.
Elle intervient au moment où les lions de l’Atlas semblent loin d’être au top niveau, après la dernière sortie du onze national face au Togo. A la prestation peu convaincante du Onze national, s’est ajoutée la campagne de dénigrement orchestrée par certaines, suivie par d’autres, liée notamment à la polémique qui a surgi entre le coach national, Badou Zaki,  et l’ancien capitaine des Lions de l’Atlas, Noureddine Naybet.
Servant de véritable feuilleton d’été, ce « conflit » n’a pris fin qu’avec la sage décision de Naybet de se retirer de l’équipe nationale. Au prix d’un moral au plus bas pour l’ancien gardien de but des Lions de 1986 et qui explique à plus d’un titre la non-tenue d’une conférence de presse, comme il est généralement de coutume, pour annoncer les joueurs qui prendront part au rendez-vous de samedi, dernière étape avant le match qui devra opposer, en Tunisie, l’équipe nationale aux Aigles de Carthage.
Ces derniers devront avant en découdre avec le Kenya dans un match prévu le même jour et qui se jouera à huis clos suite aux incidents qui ont émaillé la rencontre Kenya-Maroc le 18 juin dernier, entraînant la mort d’un jeune supporter de 15 ans.  Chez nous,  et comme s’il s’agissait d’un mauvais remake du feuilleton de Zinédine Zidane, il est question d’un retour de Naybet à l’équipe nationale. Depuis le départ de ce dernier, Zaki a été tantôt prié, tantôt pressé de reconsidérer sa position à l’égard du joueur.  Certains parlent même de la médiation pour faire jouer Nourredine Naybet au mois d’octobre prochain face à la Tunisie.
Des informations qui ne dépassent pas le statut de rumeur, sur lesquels une seule vérité devra prendre le dessus. Celle de l’impératif de remporter le match contre le Botswana et de bien préparer le voyage en Tunisie. Il y va de la capacité des Lions de l’Atlas à faire un voyage nettement plus valorisant, celui de l’Allemagne en 2006. Ce qui a fait dire Aziz Bouderbala fraîchement désigné comme adjoint de Zaki, interviewé par le confrère Menara (www.menara.ma), qu’il faut cesser de créer de faux problèmes.
Affirmant qu’ «il n’y a pas de malaise  au sein de l’équipe nationale», Bouderbala a ajouté que celle-ci «appartient à tous les Marocains». «Les joueurs sont très motivés et ils sont très impatients de se retrouver dans ce stade de Rhadès et d’affronter cet adversaire, la Tunisie, qui leur a volé  cette Coupe d’Afrique … Nous avons les joueurs et l’équipe pour battre la Tunisie chez elle». Des propos des plus rassurants mais qui gagneraient davantage en crédibilité à l’issue de la rencontre de ce samedi. Plus que le résultat, c’est la manière dont cette épreuve sera disputée qui plaidera pour ou contre une sélection nationale qui part favorite et qui dispose encore de toutes les chances de gagner le pari de la qualification. Le nouveau capitaine d’équipe, Talal El Karkouri et ses coéquipiers  sont loin d’être des amateurs.
Une bonne prestation et un résultat convaincant sauront effacer un épisode de mauvais goût qui a entaché la marche d’une équipe nationale qui nous avait tant manqué avant la CAN 2004, celle-là même qui a démontré toute la compétence du cadre marocain  et vu éclore une sélection qui a honoré son pays après tant d’années de passage à vide.